vendredi 29 juillet 2016

Wild Seasons, Sweet Filthy Boy - Christina Lauren - Editions Hugo Roman - Tome 1

Quatrième de couverture :

Mia Holland et ses deux meilleures amies, fraîchement diplômées, projettent de passer un dernier week-end de folie à Las Vegas avant le début officiel de leur vie d'adulte. Elles sont loin d'imaginer ce que le Strip leur réserve... Après une nuit tumultueuse à s'amuser avec trois étrangers sexy, Mia se réveille et découvre qu'elle a noué un pacte avec ses amies. Ivres, elles ont épousé les beaux garçons qu'elles venaient de rencontrer. Et maintenant, Ansel, le séduisant Français, l'invite à passer l'été à Paris lui promettant des nuits passionnées dans la cité de ses rêves. Leur mariage de convenance les mènera-t-il au grand amour ?

Mon avis sur le livre :

Je n'avais jamais lu de roman de Christina Lauren (qui est un duo de deux auteures) et j'avoue que j'avais des appréhensions à lire ce livre, étant souvent compliquée avec les New Romance.

Ici, on rencontre Mia, une jeune fille gentille, douce et discrète. Ayant vécu des choses dures dans sa vie (dont un accident), elle a vu son rêve se briser pour devenir danseuse professionnelle. Elle est donc à la recherche d'un vrai but dans sa vie future, et c'est là, dans un moment de peur et d'hésitation, qu'elle rencontre Ansel. Si elle a toujours eu du mal à parler, à se confier, à utiliser les mots, elle se sent directement à l'aise avec lui, elle lui raconte tout, sans bégayer. Sur un coup de tête ils se marient et passent une nuit passionnée.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Mia, qui, par certains aspects de sa personnalité m'a rappelée moi-même. Ansel est un séducteur, mais est aussi plein de faiblesses ce qui le rend attachant et adorable. Il oscille entre manque de confiance en lui et maturité.

Le style de l'écriture était simple mais entraînant. Les scènes de sexe m'ont parfois semblée très crues, peut-être un peu trop dans le détail. Cependant c'est un roman prenant qui se lit bien, même si j'avais vu venir depuis bien longtemps la grosse révélation du livre.

Je suis donc mitigée sur cette lecture, je l'ai plus apprécié qu'After d'Anna Todd mais je ne suis pas totalement emballée. Je pense définitivement que ce ne sera jamais un genre de prédilection pour moi. Je ne sais pas si je lirais la suite de ce livre, car la fin se suffit à elle-même.

Ma note :

3/5. Une lecture moyenne.

mercredi 27 juillet 2016

Une Vie - Maupassant - Editions Le Livre de Poche

Quatrième de couverture :

À dix-sept ans, radieuse, prête à toutes les joies, à tous les hasards, Jeanne quitte enfin le couvent. Dans le désœuvrement des jours et la solitude des espérances, de toutes ses rêves, le plus impatient est celui de l'amour...
Oh ! Elle en sait des choses sur le frémissement des cœurs, l'élan des âmes. Elle les a si souvent pressentis, espérés, ces bonheurs-là. Aussi, lorsqu'il paraît, le reconnaît-elle sans peine. L'être créé pour elle... Julien ! Le même écho s'éveille en leurs cœurs...
Le mariage scellera leur amour. Mais que suit-elle, lorsque le voile se déchire, des grandes étreintes, des secrets d'alcôves, des désirs d'hommes ? Que sait-elle de l'amour sinon sa poésie ? Alors ils se regardent... Les illusions, à peine écloses, déjà se fanent et bientôt ne sont plus. C'est une vie qui se déroule... 


Mon avis sur le livre :

Je dois dire que j'avais peur de prendre ce roman car j'avais quelques aprioris sur Maupassant, n'étant pas sûre d'aimer ses histoires et son style ! Et bien, comme on dit, il faut apprendre à mettre de côté ses préjugés :P 

On rencontre Jeanne, une jeune femme qui a passé 7 ans dans un couvent et qui en ressort naïve, curieuse de la vie et innocente. Elle espère rencontrer l'amour, et il arrive rapidement, sauf qu'aussi vite tout s'étiole. Son mari va voir ailleurs, elle a des soucis d'argent sur le domaine que ses parents exploite, son fils ne se comporte par comme elle l'a toujours espéré... bref, les embûches et les obstacles se dessinent et rien ne peut l'empêcher.

A première vue, ce roman semble donc triste, déprimant. Et pourtant, ce n'est pas le cas. Car on admire cette femme qui va au-delà des problèmes de la vie quotidienne, qui reste forte et aimante envers chaque être qui l'entoure. On se rend compte alors que les petits soucis de notre vie sont insignifiants, et que parfois il faut mettre de l'eau dans son vin, plus s'adapter, savoir oublier et passer sur des choses pour avancer. J'ai appris de Jeanne, et j'adore les livres où les personnages me donnent des leçons de vie.

Le style de l'auteur m'a entraînée dans sa poésie : il est mélodieux, raffiné et plein de justesse dans ses propos. On a un parallèle entre la nature et les sentiments des personnages : plus la vie devient dure pour eux, plus le temps s'assombrit, s'enneige. Alors que la lumière entoure la joie, la bonne humeur de nos protagonistes.

J'ai donc adoré ce roman qui est vraiment l'histoire d'une vie. Je ressors secouée et chamboulée de ce livre ! Lisez-le car je ne veux pas vous en dire plus, le roman se suffit à lui-même.

Ma note :

5/5. Une vie qui nous apprend à mener la notre.

mardi 26 juillet 2016

L'Aliéniste - Caleb Carr - Editions France Loisirs

Quatrième de couverture :

New York, le 3 mars 1896. Un adolescent prostitué homosexuel est retrouvé égorgé, le corps lacéré, les yeux arrachés, la main droite tranchée, les organes génitaux découpés et enfoncés dans la bouche. Devant l'indifférence générale face au meurtre d'un marginal, Theodore Roosevelt, alors préfet de police, fait appel à ses amis Laszlo Kreizler, aliéniste, et John Schuyler Moore, chroniqueur criminel, pour traquer le meurtrier. Peu à peu, Kreizler commence à cerner la psychologie du tueur. L'étau se resserre, mais l'homme se moque d'eux, les provoque, et fait de nouvelles victimes. 

Mon avis sur le livre :

C'est Axelle de la chaîne La parenthèse d'Axelle (ici) qui m'avait conseillé ce livre il y a quelques temps de ça. Je me suis donc plongée intriguée dans ce roman, et en en sachant peu, à part que l'histoire se passait en 1896 à New York.

Rapidement je me suis retrouvée dans un décor bien décrit, à la fin d'un siècle et au tournant d'un autre. Le New York de l'époque nous emporte, on se balade à travers les rues et les lieux connus. On sent que l'auteur a de nombreuses connaissances sur cette ville et qu'il les partage avec son lecteur.

Toute l'histoire se fait sous le point de vue de John, ce qui nous entraîne dans une enquête sordide où des enfants sont retrouvés mutilés. J'ai trouvé que la façon dont l'enquête se développait au cours du livre était progressive, on assistait à toutes les réunions, tous les pas à pas et les obstacles auxquels se heurtaient l'équipe en charge de celle-ci. Je me suis d'ailleurs rapidement attachée à tous les personnages qui me sont devenus familiers : Théodore, le préfet, Laszlo, l'aliéniste, Sara, la jeune enquêtrice pleine de fougue, les frères Isaacson et leurs méthodes modernistes, Cyrus, Stevie, Mary...

J'ai aussi beaucoup aimé le fait que l'auteur met le doigt sur l'influence de la société, des politiques et financiers sur une enquête policière. Car la résolution de celle-ci passe par la mise en avant de faits peu glorieux, qu'il est dure d'assumer pour une ville en plein chamboulement, qui va bientôt devenir Le Grand New York.

Pour la première fois de ma vie, j'ai lu un thriller qui m'a vraiment dégoutée, qui m'a donnée mal au cœur, l'envie de vomir face à la violence et la barbarie du meurtrier. J'ai parfois du m'arrêter à certains passages pour respirer.

L'auteur m'a fait me poser des questions sur la limite entre fiction et réalité : en effet il parle de personnages qui ont existé (Roosevelt qui, plus tard, sera président des États-Unis) avec des dates qui correspondent, et l'enquête devient alors plus prenante.

Si j'ai énormément aimé le roman, quelques aspects m'ont gênée. D'abord, j'ai trouvé un paradoxe au style de l'auteur : s'il sait mettre le suspense et nous faire tourner les pages, j'ai parfois eu la sensation d'un trop plein, d'une lourdeur dans l'écriture. Et pourtant, l'auteur n'est pas blâmable sur ce point puisque cet aspect de son roman s'explique par la richesse et la profusion de connaissances sur l'époque mais aussi sur les méthodes d'enquêtes policières (telle que par exemple celle de Alphonse Bertillon que j'avais étudié en cours d'histoire, et que j'ai été étonnée de retrouver dans le roman).

J'ai été déçue de ne pas voir une relation se développer plus entre John et un autre personnage, j'attendais une romance qui n'est pas venue.

Et la fin m'a aussi un peu désarçonnée car j'étais dans l'attente d'un énorme retournement de situation qui n'est jamais venu. Je pensais vraiment que l'auteur allait jouer avec le lecteur, mais il s'est contenté de garder le meurtrier qui était désigné plus de 200 pages avant.

Ce fut donc pour moi une belle lecture mais qui par certains défauts, ne m'a pas totalement convaincue.

Ma note :

3,5/5. Pas totalement convaincue.

vendredi 22 juillet 2016

Loin de Berkley Hall - Coralie Khong-Pascaud - Editions Librinova

Quatrième de couverture :

Angleterre, 1911
Alors que sa sœur cadette s'apprête à faire son entrée dans la bonne société à l'occasion du bal des débutantes, Lady Catherine Davenport sème le trouble sur le domaine familial de Berkley Hall en refusant de se marier.
Éprise de liberté et de reconnaissance, Lady Catherine se rapproche de Lydia, une femme de chambre au caractère bien trempé et qui a du mal à supporter sa condition de domestique. Ensemble, elles vont décider d'un tout autre chemin…


Mon avis sur le livre :

J'ai été contacté par la maison d'édition Librinova pour lire ce roman et je les remercie encore d'avoir su cerner le genre de livre qui m'attire, et de me proposer toujours avec gentillesse et disponibilité un partenariat. Rien qu'à la lecture du résumé de ce roman, j'ai été attirée ! Ben oui, je suis une grande fan de Downton Abbey et ce roman a été écrit au sein d'un concours d'écriture en hommage à cette série !

Dès les premières lignes, on rencontre Lady Catherine, une jeune femme qui vit avec ses parents et sa sœur à Berkley Hall, un domaine riche et charmant, mais qui ne trouve pas spécialement sa place dans la société anglaise du début du XXe siècle. Débrouillarde, autonome et mature, elle ne recherche pas un mari mais plutôt un but dans la vie, une vocation qui saurait l'épanouir. 

Si on suit à la fois les pensées et agissements des habitants du domaine, on a également accès à ce qui se passe "en bas" chez les domestiques. On découvre donc Lydia, la femme de chambre de Lady Catherine et de Lady Millicent, qui est pleine de vitalité,  énergique et fougueuse et qui ne se contente pas de son statut, elle vise plus haut et c'est ce qui va en partie mener l'intrigue de l'histoire.

On se délecte donc des dessous et des secrets de cette famille, qui semble aux premiers abords irréprochable. Je me suis attachée à tous les personnages, chacun ayant sa propre personnalité. J'ai sourit à de nombreuses reprises au cours de ma lecture.

J'ai adoré la plume de l'auteure. Elle a su adapter son discours à l'époque sur laquelle elle écrit et en même temps elle ajoute une touche de dynamisme et de juvénilité qui nous entraîne dans son récit. 

On alterne entre les paysages campagnards et le Londres de 1911. Ma seule petite critique est qu'il m'a manqué parfois plus de descriptions de ce Londres, j'aurais aimé plus voir les personnages évoluer au travers des rues londoniennes et des endroits connus, afin de faire un parallèle avec le Londres actuel. 

Ce roman est donc une touche de fraîcheur, il se lit agréablement en été et je le conseille à tous les fans des écrits anglais. J'aimerais qu'il y ait une suite, tellement je n'avais pas envie de quitter les personnages. Je suivrais donc avec plaisir les prochaines publications de l'auteure.

Vous pouvez acheter ce livre sur le site de Librinova : ici.

Ma note :

4/5. Un livre entraînant dans une société anglaise pleine de vie.

mercredi 20 juillet 2016

Rhinocéros - Eugène Ionesco - Editions Folio

Quatrième de couverture :

"Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat." Tout langage stéréotypé devient aberrant. C'est ce que Ionesco démontre dans Rhinocéros, pièce qui a tout d'abord vu le jour sous la forme d'une nouvelle. Partisan d'un théâtre total, il porte l'absurde à son paroxysme en l'incarnant matériellement.
Allégorie des idéologies de masse, le rhinocéros, cruel et dévastateur, ne se déplace qu'en groupe et gagne du terrain à une vitesse vertigineuse. Seul et sans trop savoir pourquoi, Bérenger résiste à la mutation. Il résiste pour notre plus grande délectation, car sa lutte désespérée donne lieu à des caricatures savoureuses, à des variations de tons et de genres audacieuses et anticonformistes. La sclérose intellectuelle, l'incommunicabilité et la perversion du langage engendrent des situations tellement tragiques qu'elles en deviennent comiques, tellement grotesques qu'elles ne peuvent être que dramatiques.


Mon avis sur le livre :

Ionesco était un auteur qui m'intriguait depuis longtemps, et aimant plutôt le genre du théâtre absurde, je me suis donc lancée dans une de ses pièces très connues, Rhinocéros.

On rencontre deux protagonistes au début de la pièce, qui vont s'installer à un café et papoter. Ce sont Jean et Bérenger. A première vue, Jean remonte les bretelles de Bérenger, lui demande de se reprendre alors que celui-ci se laisse aller à une vie de débauche, mêlant alcool et soirées. C'est alors qu'un premier rhinocéros perturbe la vie quotidienne des habitants (l'épicier, l'épicière, le patron, la serveuse, la ménagère, le vieux monsieur et le logicien) en traversant la rue. Et au fur et à mesure de la pièce, tous nos personnages vont se transformer, devenir rhinocéros.

J'ai trouvé cette pièce très intelligente et bien ficelée. Elle m'a fait me poser de nombreuses questions sur l'Homme, sa façon d'agir. L'auteur a une plume amusante, qui nous fait sourire, et qui cache sous chaque mot une vérité. J'ai notamment adoré le moment où deux conversations se font écho : celle de Jean et Bérenger et celle du vieux monsieur et du logicien. Jean et le logicien se place alors comme meneurs, comme supérieurs à leurs homologues, en leur donnant des leçons de vie. Pourtant, il ne semble pas être les mieux placés pour le faire, quand eux-mêmes n'appliquent pas ce qu'ils avancent.

Après lecture d'une analyse de cette pièce, j'ai pu encore mieux la comprendre. Faire la relation avec l'époque où elle a été écrite est important et enrichissant : j'ai découvert que Ionesco a voulu dénoncer le nazisme à travers la transformation de ses personnages en rhinocéros. L'identité de chaque individu disparaît alors, les rues sont bondées de troupes d'animaux et plus de "foules" d'hommes, ce qui est l'image même du mouvement de masse mis en place sous la Seconde Guerre Mondiale. De plus, là où Bérenger semble faible au début du roman, il s'avère étonnamment résistant et fait preuve d'une force de caractère et de moral en s'opposant à devenir comme les autres, rhinocéros.

J'ai donc adoré cette pièce, je suis sûre de lire d'autres œuvres de cet auteur. Je ne suis pas sûre que ce genre de pièce puisse plaire à tout le monde dans le sens où il faut chercher ce que l'auteur a voulu nous dire, et ne pas prendre directement l’œuvre comme elle se présente, c'est-à-dire sous une forme absurde.  

Ma note :

4/5. Une pièce agréable et lourde de sens.

vendredi 15 juillet 2016

Loin de la foule déchaînée - Thomas Hardy - Editions Archipoche

Quatrième de couverture :

Jeune femme d’une grande beauté et au caractère impétueux, Bathsheba Everdene hérite à vingt ans d’un beau domaine, qu’elle dirige seule. Quand un incendie se déclare dans sa propriété, un ancien soupirant ayant connu des revers de fortune, Gabriel Oak, apporte une aide précieuse pour sauver ses récoltes. Elle lui procure un emploi parmi ses gens, mais devient l’élue de deux autres prétendants, bien décidés à obtenir sa main. Oak s’avérera quant à lui d’une étonnante fidélité…

Mon avis sur le livre :

Cela faisait un moment que je voulais découvrir Thomas Hardy, rien que son nom avait pour moi une sonorité très anglaise et c'est un auteur qui se situait dans une période d'écriture juste après Jane Austen, que j'apprécie beaucoup. J'ai donc lu avec plaisir ce roman en lecture commune avec Stéphanie de la chaîne Books &Writing addict (ici)

Ce roman s'ouvre sur le personnage de Gabriel Oak, un berger à son compte, qui par de nombreuses péripéties va perdre son élevage de moutons et chercher du travail, qu'il va trouver dans une ferme auprès de Bathsheba Everdene. Ce personnage féminin est la figure proue du roman, c'est elle qui est dans tous les dires et évocations des hommes qui la convoitise. Si elle paraît hautaine et vaniteuse, c'est une femme faible qui ne croit pas en son charme et qui se retrouve piégée dans un destin qu'elle n'a pas demandé : l'histoire se fait alors tragique et s'entremêle entre deux relations d'amour.

J'ai adoré être plongée dans l'Angleterre campagnarde, et le style de Thomas Hardy s'adapte si bien à l'époque où il a écrit en 1870 qu'on se sent immergé, emporté par le récit et l'environnement qu'il décrit. Malheureusement je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages complètement, sauf à Oak qui pour moi est l'homme le plus pur, le plus sincère, fidèle et moral. Cela est peut-être du au fait que les attitudes de certains m'ont gêné : le sergent Troy m'a énervé car il ne semblait désirer une femme que quand celle-ci était désirée par un autre, Boldwood était faible et me faisait pitié par sa dépression, son manque de raison et Bathsheba ne me paraissait pas familière, je ne la comprenais pas par son caractère changeant qui alternait entre faiblesse et force.

Cependant je dois dire que j'ai été surprise par les nombreux retournements du récit, je ne m'attendais pas à certains évènements qui se sont produits.

Ce livre m'a fait en tout cas me poser des questions sur la destinée de l'homme, la fragilité et la force de celui-ci mais aussi l'effet boule de neige des évènements qui en entraîne des autres. La fin m'a plut mais j'aurais aimé qu'elle soit plus développée. 

Je suis donc mitigée sur ce roman mais sûre de lire un autre livre de Thomas Hardy (notamment Tess d'Uberville) car j'ai énormément apprécié la plume de l'auteur. 

Ma note :

3.5/5.

mercredi 13 juillet 2016

Maîtres du jeu - Karine Giebel - Editions Pocket

Quatrième de couverture :

Il y a des crimes parfaits.
Il y a des meurtres gratuits.
Folie sanguinaire ou machination diabolique, la peur est la même. Elle est là, partout: elle s'insinue, elle vous étouffe... Pour lui, c'est un nectar. Pour vous, une attente insoutenable. D'où viendra le coup fatal ? De l'ami ? De l’amant ? De cet inconnu à l'air inoffensif ? D'outre-tombe, peut-être... 


Mon avis sur le livre :

Ayant visionné la vidéo de Lylia de la chaîne Lire avec Lylia (ici), j'avais très envie de découvrir Karine Giebel et je me suis donc procurée le recueil de deux nouvelles (Post Mortem et J'aime votre peur) dont elle avait parlé. J'ai commencé en lisant la deuxième nouvelle qui était, selon de nombreux dires, moins bonne que la première.

Pour faire un résumé des deux nouvelles, celle nommée Post Mortem commence sur la lecture d'un testament, celui de Aubin Mesnil, qui a légué pour on ne sait quelle raison, une maison de campagne à la célèbre actrice Morgane. La nouvelle J'aime votre peur commence, elle, par l'échappée d'une unité pour malades difficiles (UMD) d'un psychopathe nommé Maxime alors qu'au même moment une classe de seize jeunes enfants handicapés partent en voyage scolaire.

J'ai apprécié découvrir Karine Giebel avec ce format court de nouvelles, qui rend la trame de l'histoire plus rapide, plus efficace et plus prenante. Cela m'a également donné un aperçu de son style d'écriture qui m'a beaucoup plu : elle situe toujours son action par un lieu ou une heure et enchaîne les paragraphes, elle garde un point de vue omniscient qui nous permet à la fois d'apprendre des faits sur les personnages tout en nous les gardant éloignés. 

Je n'ai pas été à proprement parler effrayée mais elle arrive à mettre en place une angoisse tout au long de son récit qui va grandissante. J'ai vraiment préféré la première nouvelle car elle finit sur une révélation qui nous laisse choqué, et que l'on est pas près d'oublier. La deuxième nouvelle m'a un peu déçue par son final, et par la révélation du suspect qui était trop tôt à mon goût. Ce que j'ai aimé c'est qu'on suit la pensée du dérangé, de celui qui va tuer et c'est une des premières fois que je voyais ça dans un thriller, ce qui logiquement ajoute à l'effroi.

J'ai donc passé un excellent moment, j'espère découvrir cette auteure avec d'autres de ses romans, notamment Juste une ombre ou Le Purgatoire des innocents. C'était un bon aperçu d'une auteure qui risque encore plus de me plaire avec ses romans.

Ma note :

4/5. Une très bonne première nouvelle.

lundi 11 juillet 2016

Rebels - Aspi Deth - Tome 1

Quatrième de couverture :

Afin de lutter contre la politique discriminatoire de son pays, Enora décide d'intégrer la célèbre Sélection. Sa mission consistera à séduire le partenaire qui lui sera attribué afin de procurer des informations confidentielles au groupe de résistants auquel elle appartient secrètement. Mais lorsqu'elle revoit Aldon après plusieurs années, c'est contre ses propres sentiments qu'elle devra lutter. De son côté, Vigdis, modératrice de #Rebels, réseau social de la résistance, va devoir décider de son degré d'implication dans cette guerre qui s'annonce, quitte à mettre en danger les personnes qui lui sont chères. WE ARE #REBELS.

Mon avis sur le livre :

Cela faisait un moment que j'avais envie de découvrir cette auteure belge, et que je regardais ses vidéos sur YouTube (ici). Voyant qu'elle venait de sortir une nouvelle saga dans le genre dystopique, j'en ai lu le résumé et étonnamment (je dis étonnamment car je suis rarement attirée par les romans dystopiques), celui-ci m'a tenté. Alors je l'ai acheté, et je suis fière de l'avoir fait.

Dans ce roman, on découvre un monde sous le gouvernement d'un État, divisé en dix provinces, où depuis quelques années de nombreuses restrictions et interdictions ont été mises en place, allant de l'interdiction de parler anglais (pour ne pas avoir de lien avec l'extérieur) jusqu'au bannissement des homosexuels, handicapés... Cet accord qui a été passé entre différents pays en 2024 vise à lutter contre la surpopulation. De plus, un groupe d'intervention spécial anti-résistants (GISAR) a été créé pour lutter contre la population rebelle, celle qui se révolte contre ces lois. Je dois dire que je me suis sentie directement plongée dans ce monde, à de nombreuses reprises j'ai pu le rapprocher de la Seconde Guerre Mondiale où certaines catégories de personnes étaient exclues de la société. Mon seul reproche est qu'il m'a parfois manqué un peu plus de descriptions et de détails sur les diverses provinces (principalement le livre ne traite que de la province de Loukkar, Alaros et Aniel) et j'aurais aimé avoir une carte en début de roman pour me repérer un peu plus dans ce monde, et être plus immergée dans l'histoire.

Ce qui rend dynamique le roman est qu'on suit d'un côté une jeune femme, Enora, qui s'est proposée pour la sélection, c'est-à-dire pour servir son pays en servant de compagne pendant une semaine à un soldat de GISAR, et de l'autre côté on suit une rebelle en mission, Vigdis, celle qui tient le site d'Alagore (l'Internet de ce monde) pour la résistance. Si au premier abord tout paraît simple, il n'en est rien : en effet, Enora intègre la sélection pour comprendre ce qui est arrivé à sa sœur jumelle, Althéa, qui a été enlevée par l’État, elle sert donc la résistance. Mais elle va se retrouver compagne d'un soldat Aldon, qu'elle connaît bien puisqu'il était le petit-ami de sa sœur. C'est là où les choses se compliquent. De l'autre côté, Vigdis est partagée entre son amour de toujours pour Naé, son ami d'enfance, et Eden, un rebelle.

J'ai lu ce roman en une après-midi et une soirée tellement il m'a entraîné dans son intrigue. Je finissais un chapitre et je voulais savoir la suite. L'auteur a cette faculté à poser un suspense lancinant. Et puis, j'ai été étonné de l'aspect très adulte de ce roman : on y trouve de nombreuses scènes de sexe, et il tire parfois sur un roman érotique, ce qui donne à l'histoire une touche beaucoup plus attrayante. Et puis, rien n'est vulgaire, ce qui est appréciable car il arrive souvent qu'on tombe dans le trash lorsqu'un auteur ajoute de telles scènes à son livre.

Seul reproche : parfois j'ai trouvé que cela allait trop vite entre certains personnages, et qu'on ne voyait pas assez de liens se créer entre eux, je pense notamment à Rayn et Gotyé. D'ailleurs, l'auteure traite aussi de l'homosexualité et j'ai trouvé qu'elle l'abordait bien.

C'est donc un roman qui m'a entraîné, qui m'a redonné envie de lire de la dystopie, j'ai tellement hâte de me plonger dans le second tome car la fin du premier est plein de suspense. Bravo à l'auteure qui a su m'attacher à tous ces personnages.

Ma note :

4.5/5. Un livre génial, à lire absolument pour les fans (et les non-fans) de dystopie.

Facebook de l'auteure : https://www.facebook.com/AspiDeth
Blog de l'auteure : http://www.aspideth.com/
Acheter le livre sur Amazon : https://www.amazon.fr/Rebels-1-S%C3%A9lection-Aspi-Deth/dp/293083000X

dimanche 10 juillet 2016

Les cerfs-volants de Kaboul - Khaled Hosseini - Editions 10/18

Quatrième de couverture :

Dans les années 70 à Kaboul, le petit Amir, fils d'un riche commerçant pachtoun, partage son enfance avec son serviteur Hassan, jeune chiite condamné pour ses origines à exécuter les tâches les plus viles.
Liés par une indéfectible passion pour les cerfs-volants, les garçons grandissent heureux dans une cité ouverte et accueillante. Ni la différence de leur condition ni les railleries des camarades n'entament leur amitié. Jusqu'au jour où Amir commet la pire des lâchetés...

Été 2001. Réfugié depuis plusieurs années aux États-Unis, Amir reçoit un appel du Pakistan. "Il existe un moyen de te racheter", lui annonce la voix au bout du fil. Mais ce moyen passe par une plongée au cœur de l'Afghanistan des talibans... et de son propre passé.


Mon avis sur le livre :

J'avais déjà lu Khaled Hosseini avec A Thousand Splendid Suns (Mille soleils splendides). Je me suis donc lancée dans ce roman avec de l'attente (car j'avais déjà trouvé le style de Khaled Hosseini magnifique) et j'étais contente de partager cette lecture avec Axelle que vous pouvez retrouvez ici.

Ce roman se déroule sous le point de vue d'Amir et commence en 2001 avec cet appel du Pakistan qui va bouleverser son train de vie adopté aux États-Unis. Alors, on se retrouve plongé au cœur de l'Afghanistan des années 1960, quand naît Amir et Hassan, que les rues de Kaboul sont bondées de passants, de marchands, que l'air transporte l'odeur des grenades et du kebab. Ces quarante ans dont l'auteur va parler nous permettent de découvrir et de comprendre la guerre qui s'est déroulée dans ce pays, qui a entraîné l'extermination des chiites. Historiquement, le livre est donc intéressant.

Le roman semble parfois autobiographique : c'est comme si l'auteur racontait une partie de son histoire, car lui aussi a vécu à Kaboul, lui aussi est arrivé aux États-Unis en 1980 et lui aussi, comme Amir, va devenir écrivain. Voilà pourquoi on est touché parce que l'on sait que ce qu'il dit, ce qu'il décrit, est très proche de la réalité.

Khaled Hosseini, par sa plume riche, met en place des personnages complexes qui gravitent autour d'Hassan et d'Amir : le père d'Amir, Baba, qui repousse son fils, le père d'Hassan, Ali, ami de Baba et son domestique, choyant son fils, Assef, l'ennemi d'Hassan et d'Amir, Rahim khan, conseiller et ami de Baba... On apprend le passé de chaque personnage, ce qui nous permet de comprendre comment ils en sont arrivés là, mais surtout, on découvre aussi des choses sur eux au fil de la lecture, ce qui entraîne parfois de nombreuses surprises.

Ce qu'il faut savoir avec Hosseini c'est qu'il y aura de la cruauté et de la violence dans ses romans. Cela peut en déranger certains, donc âmes sensibles, s'abstenir !

Ce livre reste cependant une ode à la vie et à l'espoir. Il nous prouve que le rachat de nos fautes est faisable, qu'il ne faut pas se sous-estimer et qu'il faut croire en soi. L'image des cerfs-volants rouges revient tout au cours du livre et est comme la racine de ce qu'écrit Hosseini : là où commence l'histoire apparaissent les cerfs-volants, et là où se termine l'histoire apparaissent les cerfs-volants. 

Je n'ai pas eu un coup de cœur pour ce roman tout simplement car j'aurais aimé plus voir Hassan. Je ne me suis pas sentie spécialement proche d'Amir, malgré le fait que j'ai été émue par son histoire. J'aurais voulu que le dénouement final soit plus travaillé, qu'on voit plus les liens entre les personnages qui se formaient. Et puis pour moi, Mille soleils splendides était indétrônable. 

Ma note :

4/5. Une belle lecture.

mardi 5 juillet 2016

Me before you - Jojo Moyes - Edition Penguin - Tome 1

Quatrième de couverture :

Quand Lou apprend que le bar où elle est serveuse depuis des années, met la clé sous la porte, c’est la panique. En pleine crise, dans ce trou paumé de l’Angleterre, elle se démène pour dégoter un job qui lui permettra d’apporter à sa famille le soutien financier nécessaire. On lui propose un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. C’est alors que la jeune femme découvre Will, un jeune tétraplégique qui rêve de mettre fin à ses jours. Lou n’a que quelques mois pour le faire changer d’avis...

Mon avis sur le livre :

Je crois que personne n'a pu passer à côté de CE livre. Ben oui, son adaptation vient de sortir au cinéma, et avec ça il a eu beaucoup de pub. Voilà pourquoi comme tout le monde j'ai suivi la mode. Sauf que j'ai voulu le lire en anglais et pas en français !

Ce livre m'a énervé. Ce livre m'a bouleversé. Il m'a fait réfléchir à des millions de choses à la fois. Il m'a ouvert l'esprit sur des choses que je ne connaissais pas. J'ai eu envie de le jeter par ma fenêtre au vu de ma colère contre lui. Il m'a fait passer par des tonnes d'émotions. C'est un coup de cœur mais avec des critiques.

Faisons un point sur le personnage de Lou qu'on rencontre dès le début : c'est une jeune femme de vingt-six ans qui vit encore chez ses parents, qui les aident financièrement et qui a le sens des responsabilités. Mais qui est aussi enchainée à une vie de routine. Et puis un jour son job saute : elle doit en trouver un nouveau et devient aide d'un tétraplégique, elle va lui tenir compagnie. Son caractère m'a plu mais parfois je ne la comprenais pas non plus, elle préférait ne pas s'avouer ce qu'elle ressentait vraiment, allant jusqu'à blesser d'autres personnes alentours. Et en même temps, par ses capacités tenaces et son côté indomptable (qu'on retrouve aussi dans sa garde-robe) elle apportait quelque chose d'éblouissant et de lumineux dans la vie de Will. Elle était perdue autant que Will d'ailleurs, et elle apprend tout au long du roman à se reconstruire grâce à lui : c'est lui qui la mène à la sortie du labyrinthe, qui l'aide à trouver le chemin. Alors tout bascule à ce moment-là : ce n'est plus le tétraplégique qui s'appuie sur Lou mais bien l'inverse.

Will, lui aussi m'a plu, mais aussi déçu. J'aimais sa personnalité pour son humour bien placé et détourné, mais il était têtu, obstiné et parfois cela m'a gêné. Il gardait tout pour lui et semblait apprécier beaucoup Lou, pas assez pour mettre des mots dessus cependant. Son choix le pousse à aller dans une direction, ce qui l'enferme et le recroqueville sur lui-même.

Généralement on suit le point de vue de Lou dans le roman, même si l'auteur y a inséré des chapitres sous le point de vue de Camille (la mère de Will), de Nathan (l'aide médical), de Steven (le père de Will) et de Katrina (la sœur de Lou). J'ai trouvé cela bien réfléchi de la part de l'auteur mais là encore j'attendais un chapitre sous le point de vue de Will, qui n'est jamais arrivé. Peut-être était ce une façon pour l'auteur de nous faire passer ce message : personne ne peut comprendre Will, car toi lecteur, tu n'es pas dans un fauteuil roulant ! Voilà pourquoi l'auteur a peut-être fait le choix de laisser Will dans l'ombre.

Ce roman décrit la plus grosse erreur de l'humain : toujours regarder l'assiette de l'autre, afin de changer sa vie, de le persuader de modifier ceci ou cela. Or, au final, c'est bien chacun, un à un, que nous choisissons où aller, comment agir et réagir. Et personne ne peut nous le dicter. C'est ce que Lou apprend au cours du roman : il faut accepter, quoiqu'il arrive, la décision de l'autre. Même si elle va en contradiction avec ce que l'on pense, il faut respecter l'autre car il a le choix. Tout le monde est différent et n'agit pas de la même façon : là est notre liberté. Dur à comprendre, dur à appliquer.

Alors voilà, toutes ces critiques font que j'aime ce livre. J'aurais voulu écrire différemment l'histoire mais malgré tout il y a de la justesse dans les propos de Jojo Moyes, et un vrai regard extérieur sur l'Homme et ses actions, que ce soit pour lui-même ou pour les autres. Car on change au cours de la vie, et ça, grâce aux personnes qui nous entoure. 

Ma note :

5/5. Si certains se demandent, oui oui, ce livre m'a fait pleurer... et pas qu'une fois !