mardi 23 juin 2015

Seul le silence - R.J. Ellory - Editions France Loisirs

Quatrième de couverture :

Joseph a douze ans lorsqu'il découvre dans son village de Géorgie le corps horriblement mutilé d'une fillette assassinée. La première victime d'une longue série qui laissera longtemps la police impuissante. Des années plus tard, lorsque l'affaire semble enfin élucidée, Joseph décide de changer de vie et de s'installer à New York pour oublier les séquelles de cette histoire qui l'a touché de trop près. Lorsqu'il comprend que le tueur est toujours à l’œuvre, il n'a d'autre solution, alors que les cadavres d'enfants se multiplient, que de reprendre une enquête qui le hante.

Mon avis sur le livre :

C'est en entendant parler de ce livre sur la chaîne youtube de Margaud Liseuse (ici) il y a quelques temps que j'avais conseillé ce livre à mon père qui aime les policiers et thrillers. Et bien sur je n'ai pu résister après qu'il l'ai lu à le lire à mon tour...

On découvre Joseph qui a onze ans et qui perd en 1939 son père. Il vit en Géorgie et est enfant unique. Sa mère va par la suite l'élever toute seule. Son enfance est chamboulée par divers éléments qui vont faire que l'on va rapidement s'attacher à ce personnage. Le livre est à la première personne du singulier ce qui permet aussi de s'identifier plus rapidement à ce jeune homme. Il m'a de suite plu car il a l'amour des mots et il croit en l'imagination : il tient cela de son père et s'en est d'autant plus touchant pour moi qui estime aimer les livres grâce à mon père. De plus il veut être écrivain. C'était la première fois que je lisais un thriller sous le point de vue d'un jeune garçon (en tout cas au début de l'histoire). On suit Joseph jusqu'à ses quarante ans et on voit comment un meurtrier a pu déconstruire sa vie : il passe par la prison, les procès etc.

Le roman n'est pas seulement centré sur un personnage : on découvre aussi l'institutrice de Joseph, ses voisins, un ami de son père nommé Reilly... . On a l'impression de connaître à notre manière toutes les personnes qui habitent Augusta Falls : cela amplifie la violence des meurtres qui vont se tenir entre 1939 et 1949. La mort est comme personnifiée (un peu comme dans La voleuse de livres de Markus Zusak) et n'a pas de visage ce qui rend d'autant plus angoissante l'histoire.

Ce qui m'a directement frappée est le style de l'auteur : il est beau, descriptif et prend le temps de nous mettre dans le contexte comme si chaque détail avait son importance. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre si détaillé tout en étant facile à lire. Je me suis donc rapidement plongé dans le roman, j'avais l'impression de faire partie de la communauté de cette ville. Il faut savoir d'ailleurs que c'est un thriller donc on a de la violence et les scènes de crimes ne sont pas belles à voir, pourtant j'ai trouvé que cela restait supportable même si parfois les descriptions étaient dures et glauques. Il y a eu quelques passages lents dans le livre notamment à l'arrivée de Joseph à New York mais rapidement l'histoire a repris en action.

J'ai beaucoup aimé l'aspect historique du roman : cela se passe en 1939 et on va donc voir la seconde guerre mondiale selon le point de vue de l'Amérique. J'ai trouvé cela enrichissant car les Américains savent qu'il y a la guerre mais s'en sentent éloignés car elle n'est pas sur leur territoire et pourtant veulent se battre et aider.

Ce livre m'a fait m'interroger sur chaque personnage : j'étais suspicieuse car l'auteur arrive à nous mettre le doute sur des personnages seulement en quelques mots. R.J. Ellory est vraiment fait pour écrire ce genre de romans : on ne sait pas qui est le coupable et on ne le comprend que dans les vingt dernières pages. On a une alternance entre passé et présent : il y a des passages d'écritures de Joseph du présent et l'histoire passée. Cela met d'autant plus le suspense que le Joseph du présent connaît le coupable alors que celui du passé est à sa recherche.

C'est un thriller qui m'a énormément plu car il a su m'emporter, m'attacher à des personnages tout en me faisant douter d'eux et à la fin je n'avais plus envie de refermer le livre car je ne voulais pas quitter les personnages. J'ai été charmée par l'écriture de cet auteur et j'espère relire prochainement un de ses livres. 

Ma note :

4.5/5. Un thriller qui vous emporte.


vendredi 12 juin 2015

Night World, Le secret du vampire - L.J. Smith - Editions Michel Lafon - Tome 1

Quatrième de couverture :

Le Night World ne se limite pas à un endroit précis. Il nous entoure. Ses lois sont très claires : sous aucun prétexte son existence ne doit être révélée à qui que ce soit d'extérieur. Et ses membres ne doivent pas tomber amoureux d'un individu de la race humaine. Sous peine de conséquences terrifiantes. Découvrez ce qui arrive à ceux qui enfreignent les règles...

Il n'y a plus aucun espoir pour Poppy : sa maladie est incurable. Elle se prépare donc au pire. Jusqu'à ce que James, le plus beau garçon du lycée qu'elle aime en secret, lui fasse le plus fabuleux des cadeaux : un baiser vertigineux qui lui donne accès à son âme. Elle apprend ainsi que James partage ses sentiments depuis toujours, mais fait partie du Night World. Bravant les interdits de son monde, le jeune homme propose à Poppy de le suivre jusqu'à la mort, et même au-delà. Mais il lui faudrait pour cela devenir un vampire... Jamais il n'a été aussi dangereux d'aimer.

Mon avis sur le livre :

J'ai récupéré ce livre ainsi que le second tome de la série au troc du meet-up d'Aix-en-Provence du 23 mai. Ces livres me tentaient beaucoup car ils étaient courts (pas plus de 300 pages) et écrits gros donc je m'étais dit que ce serait une lecture facile et simple, entraînante. J'étais en pleine panne de lecture dernièrement du coup j'ai pris le premier tome dans l'idée de me relancer facilement dans la lecture.

On découvre Poppy, une jeune fille que j'ai trouvé directement niaise et trop naïve. Elle a un frère Phillip beaucoup plus réfléchit. Je n'ai pas aimé Poppy car elle semble très influençable et ne réfléchit pas, elle ne se rend pas compte de la méchanceté des gens et elle a parfois des illuminations. Elle apparaît de plus en plus stupide au fil des pages et accepte trop vite des choses surnaturelles (en une page) alors qu'elle est humaine. Je n'ai pas accroché avec elle alors la lecture a été compliquée à poursuivre. James est plutôt ténébreux, on ne le comprend pas trop mais il ne m'a pas gêné plus que ça. L'auteure n'a pas assez travaillé sur ces personnages : il leur manque un côté humain et réaliste.

En lisant les premières pages, je me suis dit que l'action serait vraiment présente car les premiers chapitres étaient courts et entraînants. Sauf que rapidement mon entrain s'est trouvé diminué par un ennui dans ma lecture, j'avais l'impression de ne pas avancer et les chapitres me semblaient très très long.

Le problème de ce livre c'est que sa couverture et sa quatrième laisse entendre un livre fantastique avec la découverte du monde du Night World très dangereux. Ce qui est tout sauf la vérité : le Night World est à peine décrit par L.J. Smith comme si elle considérait qu'on avait déjà tous les acquis à ce sujet. Le monde de son livre est clairement bâclé. L'idée qu'il puisse être dangereux m'a fait rire après coup : il n'y a rien de dangereux, je n'ai pas eu peur une seule fois pour les personnages car les choses se règlent trop vite, les situations soi-disant dangereuses sont trop faciles. La phrase "Jamais il n'a été aussi dangereux d'aimer" me fait donc beaucoup sourire car il n'y a rien de dangereux qui menace l'amour des personnages. En tout cas, L.J. Smith n'a pas réussi à m'y faire croire.

Et puis justement parlons d'amour : la romance m'a vraiment déçue. Il n'y a rien entre les personnages et en un claquement de doigts ils sont âmes sœurs. Rien de bien vibrant ou emportant. La passion n'a pas du tout lieu. 

Le livre est écrit à la troisième personne du singulier et c'est ce qui peut-être m'a fait garder mes distances avec les personnages. Même si je crois surtout que c'est l'histoire et le style d'écriture de l'auteur qui m'ont déçus. L.J. Smith n'est ici pas au meilleur de son écriture : il n'y a pas de descriptions, les dialogues ne sont pas dynamiques, il n'y a rien qui accroche. Et pourtant j'ai lu les trois premiers tomes de Journal d'un vampire sans reprocher une seule fois ces choses là. Je crois que sa série Night World étant la première série qu'elle a écrit elle avait un manque d'expérience dans l'écriture. J'essayerais donc de lui donner une seconde chance avec le second tome de Night World mais je ne suis pas sûre de le lire en entier s'il ne m'accroche pas comme le premier.

Ma note :

1/5. Flop total.

samedi 6 juin 2015

Charlotte - David Foenkinos - Editions Gallimard

Quatrième de couverture :

Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : "C'est toute ma vie". Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par un artiste, et qui part à sa recherche.

Mon avis sur le livre :

Ce livre c'est ma grand-mère qui me l'a offert en décembre et j'avoue que j'avais peur de m'y lancer car j'en avais entendu des avis mitigés. David Foenkinos est un auteur qui ne m'attirait pas plus que ça du coup j'étais vraiment réticente.

J'ai découvert l'histoire de Charlotte Salomon et cela m'a particulièrement touché car ça se passe lors de la seconde guerre mondiale. De fait, le livre est triste et c'est un point que je tiens à souligner : le début est déprimant, la mort est présente partout de façon malsaine. Il y a quelque chose de perturbant : les gens de la même famille sont tous touchés par le suicide. Cela m'a rappelé un peu l'idée d'héritage et d'hérédité familiale qui peut exister chez la famille des Rougon Macquart de Zola. Je conseille donc aux âmes sensibles de s'abstenir de ce genre de lecture.

Le style m'a directement interpellé : ce sont des phrases qui reviennent toujours à la ligne. Au fur et à mesure de la lecture l'auteur va nous expliquer pourquoi il a fait le choix d"écrire de cette manière : il explique qu'il se sent oppressé par l'histoire qu'il nous conte et c'est vraiment ce que j'ai ressenti en la lisant. Il tient une sorte de journal de ces souvenirs dans la quête de la véracité sur la vie de Charlotte. Les dialogues sont spéciaux mais sans guillemets. L'auteur est honnête, il nous raconte des fois des détails sur lui. On passe de l'histoire de Charlotte au présent de l'auteur et on voit comment ce personnage l'a influencé. J'ai bien aimé ce style et les chapitres courts. Le livre est divisé en huit parties.

Je crois qu'il ne faut pas que j'en dise plus sur l'histoire de Charlotte. La seule chose à savoir est que la fin est dure, j'avais les larmes aux yeux et le cœur serré. Il y a quelque chose de déstabilisant dans ce roman : on voit à la fois la tristesse d'une telle histoire mais aussi l'obsession d'un auteur qui essaye de se construire à travers ce personnage. C'est le genre de roman qui reste en mémoire mais dont vous ne saurez pas dire si vous l'avez aimé ou pas.

Ma note :

3/5.