vendredi 24 avril 2015

La Nuit de Valognes - Eric-Emmanuel Schmitt - Editions Magnard

Quatrième de couverture : 

Par une nuit orageuse, quatre femmes se retrouvent dans le château de la duchesse de Vaubricourt. Don Juan, qui les a bafouées autrefois, sera jugé et devra réparer ses torts en épousant Angélique, filleule de la duchesse. A la surprise générale, le séducteur mythique accepte !

Mon avis sur le livre :

Ce livre est tombé par hasard entre mes mains car une amie me l'a prêtée quand je lui ai parlé d'Eric-Emmanuel Schmitt dont je n'avais jamais lu aucun ouvrage, mais dont j'entendais beaucoup parler dernièrement, et qui par conséquent m'intriguait beaucoup ! Elle m'a donc passé "La Nuit de Valognes" de cet auteur. D'ailleurs, je croyais qu'il n'avait écrit que des romans et je ne savais pas qu'il avait écrit des pièces de théâtre comme c'est le cas ici. Quand mon amie m'a dit que ce livre était une réécriture de Dom Juan de Molière j'ai directement eu envie de le lire.

Dès le début, on rencontre cinq femmes toutes différentes : une duchesse, une comtesse, une religieuse, une madame et une mademoiselle. Elles sont toutes liées à Don Juan : celui-ci leur a brisées le cœur et elles veulent se venger. 

On est directement emporté dans l'histoire, les répliques sont prenantes et les femmes s'envoient des piques : on rigole dès les premières pages. Le lecteur ne s'ennuie pas. Chacune a ses petites mimiques, façons de faire : on adore ces personnages assez stéréotypés car ils vont très bien avec l'histoire et servent à l'alléger. On retrouve avec plaisir la flegme de Don Juan et la malice de son valet Sganarelle

Alors que l'on pourrait penser que cette lecture est légère car c'est une pièce de théâtre, on se rend compte qu'à travers la redécouverte du mythe de Don Juan elle fait passer des messages très contemporains. Peut-être est-ce du au fait qu'Eric-Emmanuel Schmitt est agrégé en philosophie et que son but est de nous faire réfléchir. En tout cas, ça marche avec moi parce que je me suis mise à réfléchir sur la recherche de soi-même, comment se définir et se comprendre quand on ne peut échapper à soi-même. J'ai beaucoup aimé notamment une des phrases d'Eric-Emmanuel Schmitt qui apparaît lors d'un dialogue entre Sganarelle et Don Juan : "Car on ne se quitte pas même si l'on s'ignore". De même, ce petit texte nous fait réfléchir sur la définition de l'amour

Eric-Emmanuel sait jouer avec nos sentiments : il nous balade et mène la danse alors que l'on se laisse totalement berner. J'ai eu plusieurs fois des coups au coeur, croyant qu'il s'était passé telle ou telle chose alors que ce n'était pas le cas. Et la fin est surprenante : je suis tombée dénue. On ne peut pas du tout s'attendre à cette fin vu la façon dont est écrit la pièce. 

J'ai donc énormément aimé cette pièce de théâtre, je ne pensais pas que ce serait pour moi une lecture aussi agréable et si bien construite mais Schmitt arrive à nous faire réfléchir sur des thèmes de la vie contemporaine sans que l'on s'en rende compte. Cela en fait pour moi un vrai maître de l'écriture : il nous écrit une histoire simple et facile à comprendre mais tellement riche de sous-entendus et de sens. 

Le Don Juan que l'on découvre nous surprend et Eric-Emmanuel Schmitt a réussit à réécrire un mythe, pourtant déjà retravaillé plusieurs fois par nombre d'auteurs, en l'améliorant d'autant plus et en l'adaptant à notre société. C'est un coup de coeur pour ma part.

Ma note :

5/5. Rien à redire.
 

mardi 21 avril 2015

After - Anna Todd - Editions Hugo Roman - Tome 1

Quatrième de couverture :

Tessa est une jeune fille ambitieuse, volontaire, réservée. Elle contrôle sa vie. Son petit ami Noah est le gendre idéal. Celui que sa mère adore, celui qui ne fera pas de vagues. Son avenir est tout tracé : de belles études, un bon job à la clé, un mariage heureux... .
Mais ça, c'était avant qu'il ne la bouscule dans le dortoir.
Lui, c'est Hardin, bad boy, sexy, tatoué, piercé, avec un "p... d'accent anglais !". Il est grossier, provocateur et cruel, bref, il est le type le plus détestable que Tessa ait jamais croisé. 
Cet homme ingérable, au caractère sombre, la repousse sans cesse, mais il fait naître en elle une passion sans limites. Une passion qui, contre toute attente, semble réciproque... .
Initiation, sexe, jalousie, mensonges, entre Tessa et Hardin est-ce une histoire destructrice ou un amour absolu ?

Mon avis sur le livre :

J'ai découvert ce livre car ma soeur l'a reçu en cadeau et après qu'elle l'ai lu j'ai moi aussi eu envie de me plonger dedans, en entendant beaucoup parler sur Youtube notamment. 

J'avais un peu peur en le commençant car j'avais lu dernièrement la série de livres Cinquante nuances et j'avais peur que ce soit le même schéma d'histoire. J'ai donc commencé cette lecture avec un peu d'appréhension mais les cent cinquante premières pages m'ont convaincu que l'histoire se dirigeait totalement vers un autre horizon. Il n'empêche que si je dois comparer ce livre à d'autres je l'assimilerais directement à Cinquante Nuances ou à Qui es-tu Alaska ? de John Green. En effet, plus ma lecture avançait plus je voyais l'histoire d'After se transformer en celle de Cinquante Nuances. Du coup, ma lecture qui avait commencé rapidement s'est ralenti et j'ai mis une semaine et demi à lire ce roman en entier.

Le style de l'auteur est assez agréable et m'a pris directement au jeu : ce n'est pas une écriture fabuleuse, il y a très peu de descriptions et aucune figures de style mais cela reste fluide. L'écriture est donc simple mais permet d'être rapidement plongé dans l'action. J'ai beaucoup apprécié que l'auteur cite régulièrement des classiques anglais comme ceux de Jane Austen, cela m'a donné envie de découvrir ces ouvrages. 

L'auteur a décidé d'écrire un roman à la première personne du singulier en nous retranscrivant l'arrivée de Tessa à l'Université WCU. Cette jeune fille stricte avec elle-même, perfectionniste, va commencer à découvrir le monde de la faculté : sexe, fêtes, petit ami... . Ce n'est pas ici sans rappeler Miles et sa découverte du monde étudiant dans Qui es-tu Alaska ?. J'avoue que le personnage de Tessa est assez stéréotypé et la façon dont elle va changer radicalement n'est pas du tout réaliste. L'auteur aurait du laisser plus de temps pour que ce personnage évolue. J'avoue qu'au début j'arrivais à m'identifier à elle, puis je me suis sentie de moins en moins attachée à ce personnage au fil des pages. Je n'ai pas apprécié le triangle amoureux qu'a essayé de maintenir l'auteur : Tessa est à la fois accrochée à son ancien petit ami Noah mais flirte ouvertement avec Hardin. De mon point de vue, ce triangle est très mal amené, pourtant je ne suis pas contre car j'avais beaucoup aimé le triangle amoureux dans Maybe Someday de Colleen Hoover, mais ici ça ne l'a pas fait. De même, Tessa passe son temps à conseiller Hardin pour qu'il laisse une chance à son père avec qui il est fâché, alors qu'elle repousse tout le temps sa mère : elle n'applique pas elle-même les choses qu'elle dicte aux autres.

Concernant le personnage d'Hardin, j'ai d'abord été charmée puis son caractère m'a de plus en plus énervé. Le fait qu'il soit toujours en conflit avec Tessa, qu'il passe souvent du chaud au froid si je puis dire, en la laissant tomber ou en lui tournant autour m'a assez déstabilisé. Au final, on comprend ce comportement bizarre. 

Il y a beaucoup trop de ressemblances entre les personnages : ils ont tout les deux un père absent, ils ont vécu les mêmes choses. C'est trop facile, trop logique, trop destiné, ce qui agace le lecteur. L'histoire n'est tout simplement pas réaliste. J'ai peut-être été d'autant plus déçue par ce livre car j'avais encore en mémoire Cinquante Nuances et j'ai vu que l'auteur a essayé de mélanger ses idées avec celle de ce roman. Le passé lourd d'Hardin nous rappelle trop celui de Christian. Pour moi, l'auteur a gâché elle-même sa propre histoire : elle s'en serait maintenue à la surprise finale et le livre en aurait été meilleur. Elle a trop voulu en faire.

Enfin, je dois préciser que ce livre n'est pas pour les plus jeunes, je ne le conseille pas avant seize ans au moins car beaucoup de scènes de sexe sont présentes. Celles-ci ne m'ont pas dérangé mais elles arrivaient tout le temps après une dispute entre Hardin et Tessa : on avait un changement d'humeur trop brutal.

Je vous conseille donc ce livre comme une lecture légère, personnellement j'y ai trouvé beaucoup de défauts et je ne sais pas si je lirai la suite.

Ma note :

2,5/5. Divertissant mais avec trop de défauts, la fin surprenante rattrape un tantinet l'histoire.

samedi 11 avril 2015

Ma chaîne Youtube




Ayant envie de partager le plus possible ma passion de la lecture, j'ai décidé de faire des vidéos sur Youtube. Pour la première vidéo de la présentation de ma chaîne je réponds à deux tags : le How I Read Tag et le Reading Habits Tag. Cela vous donnera une petite idée de mes habitudes livresques !
Si cette vidéo vous plaît, n'hésitez pas à vous abonner à ma chaîne ! Je vous souhaite de très bonnes lectures !

vendredi 10 avril 2015

Snobs - Julian Fellowes - Editions Le Livre de Poche


Résumé :
Quand Edith Lavery, une jeune roturière pleine d'ambition, conquiert le coeur d'un des célibataires les plus convoités de l'aristocratie anglaise, le comte Charles Broughton, sa mère et elle sont folles de joies. Une fois devenue comtesse Broughton, Edith ne tarde pas à se lasser des interminables parties de chasse et des thés de bienfaisance chapeautés par sa terrible belle-mère, Googie. C'est alors qu'elle tombe dans les bras de Simon Russell, un acteur de seconde zone...
D'une intrigue classique à mi-chemin entre Cendrillon et Madame de Bovary, Julian Fellowes tire une satire réjouissante des moeurs de l'aristocratie anglaise.

Mon avis sur le livre :
Je suis tombée sur ce livre par un grand hasard : je l'ai reçu offert lors d'une opération deux livres achetés, un troisième offert. J'avoue que directement en lisant la quatrième de couverture j'ai été attirée par ce côté classe riche anglaise. Étant une fan de la série Downton Abbey, je n'avais que plus envie de me plonger dans cet univers même si l'histoire se passe dans les années 1990 (le livre n'est pas très clair sur la date) alors que ladite série commence en 1914.

Dès les premières pages on découvre un narrateur personnage de l'histoire, on ne sait pas très bien qui il est mais on sait qu'il va prendre part dans l'histoire contée. J'avoue que le choix de l'auteur pour le narrateur m'a surprise car cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre avec un narrateur qui était présent mais ne pouvait nous raconter l'histoire que de son point de vue. D'un autre côté j'ai apprécié de ne pas pouvoir tout savoir car cela créait un suspense et on était objectif sur l'affaire qui allait se dérouler.

J'ai tout simplement adoré le style de l'auteur qui se prêtait totalement à ce livre : à la fois détaché, ironique et développé. Son écriture nous fait vraiment réfléchir sur l'aristocratie anglaise, on se pose des questions et on voit comment les familles aristocratiques déplacent leur pions et sont de parfaites stratèges matrimoniales. Le mariage est un enjeu important : c'est lui qui détermine tout.

Edith Lavery est une jeune femme ayant connu peu d'hommes et qui rêve de se marier avec quelqu'un de riche qui saura subvenir à ses besoins. Au fond, elle a toujours été poussée dans ce sens par sa mère : celle-ci a toujours voulu monter les échelons de la société. Quand Edith rencontre Charles Broughton elle voit en lui l'homme qu'elle a toujours attendu, à la fois pour elle-même mais aussi pour sa famille. Mais malgré un mariage qui semble réussit, elle va être attirée par un autre homme car Charles s'avère plus ennuyeux que ce qu'elle avait pensé. Ou plutôt, car la nuance est importante, le monde qui entoure Charles est ennuyeux : on lui avait toujours dépeint le monde des aristocrates comme celui de la fête et des cérémonies mondaines, or elle va se retrouver dans une toute autre vie.

Julian Fellowes porte donc notre réflexion sur les attitudes humaines et l'envie de toujours avoir plus, l'insatisfaction constante mais aussi le pardon. Edith va jouer pour s'élever dans un monde qu'elle croit connaître mais qui lui est totalement inconnu, elle a pourtant face à elle un homme qui quoique peu intelligent lui porte un amour inconditionnel. L'auteur nous montre donc que c'est là où l'on attend le moins les choses qu'on les trouve. De plus, sa critique sur les aristocrates est claire mais nuancée : alors qu'on pense au début du livre que Lady Uckfield (mère de Charles) est une snob qui par des phrases mielleuses jette tout son ressenti, on s'attache à elle dans les dernières pages quand elle essaye de protéger son fils. Les personnages de l'auteur sont donc complexes : ils nous surprennent jusqu'au bout et cela nous rappelle que l'image que les autres renvoient d'eux n'est pas celle qu'ils sont vraiment. J'ai vraiment eu l'impression de me glisser dans les pensées d'un acteur car le narrateur et l'auteur sont acteurs tous les deux : on finit par se demander à la fin du livre si ce que nous raconte Julian Fellowes n'est pas quelque chose qu'il a vraiment vécu. 

Au final j'ai adoré ce livre parce qu'il m'a réellement fait réfléchir sur l'humain et les apparences. C'est une lecture qui change et j'essayerai de lire l'autre livre de l'auteur qu'il a publié en 2014 nommé Passé Imparfait

Ma note :
4.5/5. Un quasi coup de coeur.