mardi 29 septembre 2015

La colline aux esclaves - Kathleen Grissom - Editions Charleston

Quatrième de couverture :

 À 6 ans, Lavinia, orpheline irlandaise, se retrouve esclave dans une plantation de Virginie : un destin bouleversant à travers une époque semée de violences et de passions...
En 1791, Lavinia perd ses parents au cours de la traversée les emmenant en Amérique. Devenue la propriété du capitaine du navire, elle est envoyée sur sa plantation et placée sous la responsabilité d'une jeune métisse, Belle. Mais c'est Marna Mae, une femme généreuse et courageuse, qui prendra la fillette sous son aile. Car Belle a bien d'autres soucis : cachant le secret de ses origines, elle vit sans cesse sous la menace de la maîtresse du domaine. Ecartelée entre deux mondes, témoin des crimes incessants commis envers les esclaves, Lavinia parviendra-t-elle à trouver sa place ? Car si la fillette fait de la communauté noire sa famille, sa couleur de peau lui réserve une autre destinée.


Mon avis sur le livre :

Je dois dire que j'avais hâte de lire un livre des éditions Charleston, leurs couvertures me faisant toujours de l’œil et leurs résumés historique accrocheurs. J'avais gagné ce livre au meet-up de BrodyBooks et Tartinneauxpommes. Je remercie Parle leur de romans (ici) pour avoir lu ce livre en lecture commune avec moi, j'ai beaucoup aimé partager avec elle. Vous pouvez cliquer sur "ici" pour voir sa chaine YouTube et découvrir ses vidéos, son blog et son facebook.

On découvre Lavinia, petite fille blanche ayant perdue ses parents, qui va travailler sur une propriété de Virginie en 1791 avec des domestiques noirs. Cette originalité du récit m'a directement interpellée, j'avais hâte de voir comment cette petite fille allait s'en sortir. 

Lavinia a été un personnage que j'ai apprécié mais sans plus, j'ai eu une tendance à la préférer quand on la voit jeune dans le roman car elle est beaucoup plus insouciante et rebelle que quand elle grandit. Elle a un franc-parler qui m'a souvent fait rire, elle ne ment pas mais dit. Plus tard je trouve que ces qualités s'estompent pour laisser place à une femme moins sûre d'elle et soumise. Les domestiques qui l'accompagnait tout au long du livre m'ont plus touchés : ils ont chacun leur passé, leur façon de voir les choses mais l'accueillent à bras ouvert. Belle, la jeune femme qui la recueille va la prendre sous son aile tandis que Mama Mae va devenir pour Lavinia sa confidente, Papa Georges son papa de substitution, leurs filles Fanny et Beattie de très bonnes amies. On a deux mondes qui se détachent pour les domestiques : ceux qui vivent dans la cabane en face de la propriété et travaillent pour les maîtres de la demeure et ceux qui travaillent dans les champs et vivent dans les cases plus loin (ils ont une vie beaucoup plus difficile). 

L'écriture de l'auteur m'a plut : les chapitres se lisent facilement, on est plongé dans le décor même si parfois il m'a manqué quelques descriptions, la plume est facile à lire, le style est assez addictif. Bref, tout était à peu près fait pour que j'aime ce roman, ce qui n'a malheureusement pas été le cas.

En effet, si ce livre semblait poignant par rapport à sa quatrième de couverture, il a été pour moi bouleversant (mais dans le mauvais sens du terme). Je voulais m'accrocher aux personnages qu'on nous présentait au fil des pages mais chacun mourrait. Il arrivait parfois qu'en 10 pages on ait perdu deux personnages. Et les morts présentés étaient parfois difficilement supportable. Moi qui suis quelqu'un qui arrive à faire la part des choses avec les livres, à garder de la distance même devant des choses horribles, j'ai eu beaucoup de mal avec ce roman. Je ne compte pas le nombre de fois où en plein milieu d'un chapitre j'ai du fermer le livre, respirer 5 minutes pour pouvoir le reprendre par la suite. C'était trop triste. Plusieurs fois les larmes me sont montées aux yeux et ce livre m'a plongée dans une petite déprime. Si on regarde mon émotion d'une autre manière on peut se dire que c'est bien que le roman m'ait touché à ce point, mais c'était trop et cela m'a empêchée d'apprécier ma lecture et les messages que l'auteur voulait nous faire passer.

Au-delà de la tristesse de l'histoire, certains passages sont violents. La réalité nous est mise sous les yeux, l'auteur a eu le courage d'écrire sur le côté obscur d'une résidence du XVIIIème avec ces viols, ces punitions extrêmes. Là aussi c'était toujours trop pour moi. Ce livre n'est pas à mettre entre n'importe quelles mains, il faut être âgé pour le lire. Je n'ai pu m'empêcher de faire la comparaison avec L'invention des ailes de Sue Monk Kidd que j'avais lu dernièrement (portant sur le même sujet) et malgré la tristesse de ce roman il y avait aussi énormément d'espoir, les choses étaient présentées différemment. 

Si les éditions Charleston présentent ce livre comme "une histoire déchirante mais pleine d'espoir", je suis d'accord avec le début de la phrase mais pas avec la fin. L'espoir n'est que dans les dernières pages. Les personnages semblaient voués à leur destin comme ceux d'une tragédie au théâtre. 

Encore une fois, je regrette comme pour L'invention des ailes que les notes de l'auteur n'ait pas été placées en début de roman pour mieux comprendre l'objectif de la rédaction d'un tel ouvrage. En effet si l'auteur écrit cette histoire, c'est qu'elle a restauré une bâtisse en Virginie et en se promenant un matin sur la colline (après la découverte d'une carte portant l'inscription "La colline des Nègres" avec la photo de sa propriété), elle a eu envie de refaire vivre l'histoire de ce lieu. Je reconnais qu'elle a fait un très bon travail de restitution et de recherche sur l'époque avec plein de détails sur les conditions de vie, la manière de travailler des domestiques, la relation avec les maîtres. C'est d'ailleurs peut-être parce que le décor m'a réellement plongé dans l'histoire que j'avais du mal à faire la part des choses avec mes émotions. C'est là où la question que je me pose est : quand on lit un livre est-ce que c'est pour voir la réalité des choses ou pour au contraire y échapper ?

Vous aurez donc compris que ce livre m'a trop bouleversée, que j'ai du mal à mettre des mots dessus. Je suis sûre qu'il peut plaire à énormément de monde mais je pense l'avoir lu dans un moment où je n'avais pas la tête à lire des choses tristes et le roman m'a donc paru interminable. 

Ma note :

2,5/5.

dimanche 13 septembre 2015

Macbeth - Shakespeare - Editions Folio Classique

Quatrième de couverture :

-Macbeth :
Ce qu'un homme ose, je l'ose ! Viens à moi 
Sous l'apparence de l'ours russe le plus farouche, 
Du rhinocéros le plus hérissé, du tigre 
Le plus féroce de l'Hyrcanie. Prends toute forme 
Sauf celle-ci, et mes nerfs assurés ne trembleront pas. 
Ou encore : revis, et défie-moi 
Au combat à l'épée jusque sur la lande déserte 
Et si je reste ici à trembler de peur, tu pourras me dire 
Une poule mouillée. Va-t'en, va-t'en, 
Horrible spectre, image sans substance ! (Acte III, scène 4)

Mon avis sur le livre :

Ayant envie de lire un classique rapidement, sans prise de tête, j'ai piqué à ma sœur Macbeth de Shakespeare. J'avais déjà lu de cet auteur/dramaturge du XVI-XVIIe siècle Roméo et Juliette que j'avais apprécié.

Ici on est plongé au cœur de l’Écosse, entre châteaux, landes et batailles. Macbeth, notre personnage principal, est général et porte déjà le titre de "sire de Glamis". Il participe à la guerre contre la Norvège. Un soir, il rencontre sur la lande trois sorcières qui lui annoncent qu'il va être nommé "sire de Cawdor" et devenir roi de l’Écosse prochainement. D'abord peu interpellé par les propos de ces apparitions, il va ensuite leur faire totalement confiance : le roi Duncan le nomme "sire de Cawdor" et c'est la confirmation pour lui des paroles de ces vieilles. Son ambition va devenir grande jusqu'à provoquer lui-même son destin en passant à l'acte diabolique : tuer tous ceux qui sont sur son chemin. Sauf qu'il y a des conséquences, cette réplique les mettant à jour : "Que l'œil se détourne de la main ! Que celle-ci ait pouvoir d'accomplir librement ce que l’œil craindrait trop de voir !".

J'ai beaucoup aimé me retrouver dans cette Écosse qui est un lieu propre aux éléments mystiques et effrayants. La pièce de théâtre est donc dans une ambiance très silencieuse comme si on entendait le moindre bruit, j'ai vraiment eu l'impression d'y être. On se retrouve également dans l'acte IV en Angleterre. Je ne saurais donner de date où se déroule l'histoire, je sais juste que des guerres écosso-norvégiennes ont eu lieu entre 1262 et 1266.

Le style de l'auteur est facile à lire, les mots s'enchainent avec rapidité. La fin m'a parue plus lente que le début car les répliques étaient plus longues et j'ai eu quelques problèmes de compréhensions, on avait beaucoup de personnages qui apparaissaient alors qu'au final on aurait pu garder ceux principaux pour faire avancer l'action.

J'ai beaucoup aimé découvrir une pièce de Shakespeare plus sombre avec une morale : après l'acte on est hanté par nos remords qui apparaissent dans le livre comme des fantômes ou des problèmes de somnambulisme. L'auteur nous fait bien comprendre qu'il faut réfléchir avant de passer à l'acte.

Ma note :

3.75/5. Bien sauf la fin que j'ai moins aimé, qui m'a un peu perdue.

Muchachas - Katherine Pancol - Editions France Loisirs - Tome 1

Quatrième de couverture :

Les filles sont partout dans ce roman. Elles mènent la danse. De New York à Paris, de la Bourgogne à Londres ou à Miami. Des filles qui inventent, s’enflamment, aiment. Des filles qui se battent pour la vie. Et les hommes ? Ils sont là aussi. Mais ce sont les muchachas qui dansent, dansent, dansent. Elles font voler les destins en éclats. Et ça n’en finit pas !

Mon avis sur le livre :

J'avais hâte, tellement hâte de lire ce livre, sorte de suite de la série de trois tomes des Yeux Jaunes des Crocodiles de Katherine Pancol, mais qui partait sur une nouvelle histoire avec de nouveaux personnages. J'avais gagné ce livre au concours pour les 100 abonnés d’Émilie de la chaine Milyx Lecture. 

Le livre est divisé en trois gros chapitres, comme d'habitude Pancol écrit de grosses parties sans s'arrêter, juste en alternant petits et gros paragraphes qui nous permettent de nous arrêter au fil de la lecture. On découvre dans la première partie Hortense et Gary à New York, leur vie de couple. Dans les parties suivantes, c'est Joséphine et Philippe à Sienne en vacances. Et enfin de nouveaux personnages tels que Stella et son fils Tom.

Si j'étais contente dans les premiers mots de retrouver Hortense et Gary j'ai vite déchanté. Moi qui les voyait comme un couple solide, on se retrouve avec deux êtres-humains fusionnels dans la passion mais pas dans la vie de tout les jours, qui ne se supportent pas. L'auteur met en avant un point de leur relation que je ne voulais pas voir et qui pourtant menaçait dans les précédents tomes. 
Je me suis cependant sentie rassurée de retrouver Joséphine, l'écrivaine, et son homme, Philippe, toujours passionné d'art et qui a aujourd'hui ouvert un refuge pour les femmes. Les deux vivent séparés, l'un à Londres et l'autre à Paris.
Puis on a Stella, cette jeune femme de 34 ans qui élève seul son fils, qui travaille pour l'entreprise de Ferraille de Sens, en Bourgogne, qui a eu une enfance dure, voyant sa mère se faire maltraiter. 

Le passé des personnages est lourd, peut-être trop pour moi. On a des passages de violence. Et trop de personnages se bousculaient dans ce passé, on ne sait plus où donner de la tête entre toutes les choses qui se sont passées. On retrouve des aspects de Joséphine chez Stella et puis elle s'en éloigne ensuite totalement. Bref, je n'ai pas trop accroché aux nouveaux arrivants.

Si on m'avait dit que j'aurais pu trouver un jour l'écriture de Pancol lourde, pressante et étouffante, j'aurais dit jamais. Car son style d'énumérations, de jeux de mots, des phrases qui s'envolent pour ne jamais s'arrêter me transportait. Et là je suis restée les pieds sur terre, voir enfoncés sous terre tels la tête d'une autruche. Cette part de sombre m'a gênée. C'était dur. Sauf qu'à la fin on comprend pourquoi Pancol a écrit sur ces thèmes, que cela est inspiré de ce qu'elle a vu, et j'ai regretté que ses notes d'auteurs ne soient pas au début du roman.

J'avais tendance à me perdre entre les points de vue et les personnages. Je me demandais des fois où j'étais. On avait des flashbacks comme ça, des retours au présent comme si l'auteur en un claquement de doigt passait d'une chose à l'autre. Après coup, je me suis dit que peut-être cela était fait exprès car au final que ce soit pour les femmes du passé ou du présent leur histoire est la même, et Pancol a de cette façon essayé de rendre son histoire universelle. 

La fin est surprenante, on ne s'attend pas à ça et on comprend enfin le lien entre les anciens et les nouveaux personnages. Du coup, ma curiosité me pousse à lire la suite car je veux savoir comment vont vivre les personnages que j'aime, mais d'un autre côté ce réalisme dans le livre me perturbe. 

Je suis un peu perdue à vrai dire : est-ce que j'ai aimé ou pas ce livre ? Je ne sais pas trop comment le noter car il m'entraîne à me demander si on aime un livre pour son histoire ou pour le fait qu'il nous perturbe, nous marque et qu'on ne peut pas l'oublier. Du coup je vais me permettre de ne pas lui mettre de note cette fois-ci, je pense que mon ressenti sera suffisant.

mardi 8 septembre 2015

Coup de foudre à Austenland - Shannon Hale - Editions Pocket

Quatrième de couverture :

Jane Hayes, 33 ans, est une jeune femme parfaitement normale et équilibrée... Ou du moins le serait-elle, sans l'adaptation par la BBC d'Orgueil et Préjugés qui a viré chez elle à l'obsession et réduit sa vie sentimentale à néant. En effet, quel homme au monde pourrait soutenir la comparaison avec Mr Darcy, joué par Colin Firth?
Et quand une parente lui laisse en héritage un séjour de trois semaines à Pembrook Park, un manoir anglais ou des clientes fortunées vivent dans la peau des héroïnes de Jane Austen, les fantasmes de Jane deviennent un peu trop réels pour son bien...


Mon avis sur ce livre :

J'ai eu la grande surprise de découvrir ce livre dans le carton de mon SWAP fait avec Émilie de la chaîne Milyx Lecture que je remercie encore. Moi qui suis une grande fan d'Austen, un livre inspiré de ses romans m'a directement intriguée.

On découvre Jane qui est secrétaire dans un cabinet à New York, elle a toujours eu des relations compliquées avec les garçons et elle est dans une phase où elle ne pense plus trouver celui qui l'aimera le restant de sa vie. Elle préfère donc fantasmer sur le beau Mr Darcy du roman Orgueil et Préjugés au lieu de souffrir plus de sa solitude. Un jour, sa mère débarque chez elle avec sa grand-tante qui se fait vieille, elle passe une journée ensemble puis les deux invitées repartent. Quelques mois plus tard sa grand-tante décède et a pensé à elle dans son testament : elle lui offre des vacances de trois semaines à Pembrook Park dans le Kent en Angleterre, un séjour destiné aux fans de Jane Austen et qui veulent vivre une amourette dans le cadre d'une reconstitution du début du XIXe siècle.

La forme du roman est très sympa : on alterne entre les anecdotes sur chaque ex de Jane (qui les a numérotés) et les jours passés en Angleterre. On a plusieurs références à des romans anglais (pour mon bonheur). Je pense que pour découvrir ce roman il faut au moins avoir lu Orgueil et Préjugés d'Austen pour bien le comprendre.

Jane va vivre plein de péripéties sous une plume légère, fluide, rigolote (car on rigole beaucoup en le lisant). J'ai eu l'impression de lire/voir une comédie américaine, j'ai hâte de voir le film qui en a été adapté car j'avais les images dans ma tête qui défilaient. On retrouve le style très fin d'Austen dans les dialogues, l'auteur fait une prouesse en alternant un texte chick-lit avec du soutenu. 

On ne peut que s'identifier à Jane. Elle est tellement honnête mais aussi romantique et naïve qu'on s'attache. Les personnages qui l'entourent à Pembrook Park sont des acteurs qui jouent tel ou tel rôle pour amener cette ambiance austennienne, mais sous le jeu des acteurs on retrouve de vrais sentiments : la solidarité entre femmes, l'amour, l'amitié. Il y a des règles à respecter car ils revivent l'expérience d'Austen et de l'Angleterre de son temps (pas de technologie par exemple). Il m'a peut-être manqué un peu de profondeur aux personnages pour atteindre le coup de cœur.

On peut dire qu'il y a une sorte de triangle amoureux, depuis le début j'avais le faible pour l'un des garçons, et puis l'auteur nous entraîne dans des rebondissements sans fin, et même dans les cinq dernières pages on retient son souffle. J'ai cru que la fin allait basculer du mauvais côté mais au final on finit ce livre avec le smile. 

C'est un livre qui nous fait rire, nous emporte avec lui, tout coloré comme sa couverture : ça fait du bien de ne pas se prendre la tête. J'ai adoré !

Ma note :

4/5. Un très bon chick-lit nous plongeant au cœur des romans d'Austen.

dimanche 6 septembre 2015

Grey - E.L. James - Editions JC Lattès - Tome 4

Quatrième de couverture :

Christian Grey contrôle tous les aspects de sa vie : son monde est ordonné, organisé et désespérément vide, jusqu’au jour où Anastasia Steele tombe la tête la première dans son bureau. Il tente de l’oublier, mais il est emporté dans un tourbillon d’émotions qui le dépassent. À l’inverse des autres femmes, Ana l’ingénue semble lire en lui à livre ouvert, et deviner un cœur d’homme blessé derrière l’apparence glacée du magnat des affaires.
Ana pourra-t-elle effacer les horreurs que Christian a connues dans son enfance et qui ne cessent de le tourmenter ? Ou est-ce que la face sombre de la sexualité de Christian, son goût exacerbé du pouvoir et le peu d’estime de soi qui le consume auront raison des sentiments de la jeune femme ?

Mon avis sur le livre :

Ayant lu il y a quelques mois la série Cinquante Nuances de Grey de E.L. James que j'avais apprécié, j'ai été très curieuse de la sortie d'un quatrième tome et je me le suis donc procuré. L'idée de ce dernier tome est de suivre le point de vue de Christian lors de sa rencontre avec Ana dans le premier tome.

Comme d'habitude, la plume de James est simple, ce n'est pas de la grande littérature mais ça se lit bien. Le style est cru à certains moments, c'est un livre érotique donc à ne pas mettre entre n'importe quelles mains.

Le premier chapitre est directement entraînant, on est plongé dans les pensées de Christian Grey, on le suit dans son monde de chef d'entreprise, avec les soucis auxquels il doit faire face, les contraintes. J'ai accroché à la mise en page de l'auteur : pour chaque chapitre on a une journée de Christian, on voit donc le temps défiler. Également on découvre les parties sombres de Grey et ses souvenirs à travers ses cauchemars où c'est l'enfant Grey qui parle et plus l'adulte.

Si j'ai apprécié comprendre un peu plus Christian et la façon dont il voit les choses en rencontrant Ana, j'ai trouvé ce livre trop proche du tome 1 de Cinquante Nuances. Alors oui c'est une réécriture du tome 1 et j'aurais du m'y attendre, mais je pensais qu'il y aurait une histoire rajoutée en parallèle, quelque chose en plus pour rajouter du suspense à la romance que l'on connaît déjà dans le tome 1. Car moi qui connaissait par cœur l'histoire, je n'ai pas vu énormément de choses en plus. Donc pour ceux qui ont lu la série, je ne conseille pas vraiment de lire ce tome 4 qui est exactement la même histoire que le tome 1.

Du coup, je me suis retrouvée à me forcer à prendre le livre, à l'ouvrir pour le continuer car j'avais tendance à m'ennuyer, je connais l'histoire sur le bout des doigts donc rien ne me captivait totalement. Si, il faut avouer que le dernier chapitre révèle énormément de choses sur la période difficile que va traverser Christian, mais c'est tout.

Donc pour les addicts de cette série je le conseille pourquoi pas mais attention, moi je ne lirais pas la suite si James sort un 5ème tome par peur de me lasser d'une série qui m'a énormément plu.

Ma note :

2/5. Déçue.

vendredi 4 septembre 2015

Lady Susan - Jane Austen - Editions Omnibus Intégrale 1

Quatrième de couverture :

Lady Susan est veuve. Afin d’assurer son avenir, elle voudrait marier sa fille de seize ans à Sir James Martin, un homme riche et stupide. Mais à trente-cinq ans, Susan, brillante manipulatrice, est également une très jolie femme qui en paraît dix de moins. Pourquoi ne pas se chercher, elle aussi, un deuxième époux ? Et les prétendants ne manquent pas. Car Susan s’est forgé une réputation de séductrice sans vergogne, n’hésitant pas à entretenir une relation avec un homme marié tout en courtisant d’autres hommes, plus jeunes qu’elle…

Mon avis sur le livre :

En parallèle de ma lecture actuelle qu'est le quatrième tome de E.L.James, j'ai eu envie de lire un petit livre cette après-midi et je me suis donc lancée dans Lady Susan de Jane Austen qui fait aux alentours de 80 pages. Premier roman que Jane Austen a écrit, elle emploie un récit épistolaire avant de se lancer plus tard dans l'utilisation de la troisième personne dans les romans suivants qu'elle écrira.

Avant de commencer la lecture de ce roman épistolaire, on a une sorte d'index de l'ensemble des personnages qui vont échanger des lettres afin de comprendre la situation actuelle. C'est comme si on était jeté au milieu de plusieurs lettres (il y en a 41) que des membres d'une famille se sont échangés sur une courte période. A travers ces lettres on découvre la personnalité de chacun, leurs relations, les liens qu'ils entretiennent. 

La première lettre est envoyée par Lady Susan à son beau-frère Mr Vernon, lui demandant de venir séjourner chez lui car cette dernière se trouve dans une situation compliquée chez des amis à elle, les Manwaring. Il s'avère que la femme de Mr Manwaring est jalouse de Susan, cette dernière plaisant beaucoup à son mari. Et dans le même temps, Susan a convaincu le prétendant de la fille des Manwaring (Sir James) de séduire sa fille à elle, Frédérica (qui elle déteste Sir James) et donc d'abandonner Miss Manwaring. D'où le fait que les femmes Manwaring rejettent la présence de Susan plus longtemps chez elles. 

La correspondance que j'ai préféré a été celle entre Mrs Vernon, la femme de Mr Vernon, et sa mère, Lady de Courcy. J'ai beaucoup apprécié le personnage de Mrs Vernon dans son honnêteté et sa bienveillance. 

J'ai adoré retrouver la plume de Jane Austen dans des lettres, dans un style tout autre, mais qui lui va toujours aussi bien. J'ai eu l'impression en quelque sorte de la redécouvrir car j'étais habituée à ses romans normaux où elle était le narrateur, alors que là elle laisse la parole à ses personnages. 
Vous connaissez mon amour pour cet auteur, j'adore ses tournures de phrase, son écriture classique mais qui reste compréhensible de nos jours alors qu'elle date du XIXe siècle.

Et puis Jane Austen arrive toujours à renouveler ses personnages, à en créer de nouveaux complètement différents des précédents. Ce que j'ai beaucoup apprécie ici c'est que le personnage central Lady Susan est une femme aux antipodes de ce à quoi on s'attend dans les livres d'Austen. C'est une antihéroine, cruelle et fourbe, qui se fait le plaisir de jouer avec les sentiments de deux hommes, qui ment comme elle respire, fait vivre une vie atroce à sa fille Frédérica. Cette femme n'est intéressée que par l'argent au détriment de l'amour véritable. Au final cette femme dépourvue d'étique on l'aime bien. Parce que c'est un personnage de Jane Austen et que même les plus cruels on les adore vu les répliques piquantes que l'auteur leur fait dire. Jane Austen a ce pouvoir : nous faire aimer des personnages imbuvables.

Ma note :

4,5/5. Un livre plein de sarcasme et d'ironie.

jeudi 3 septembre 2015

Mirage - Douglas Kennedy - Editions Belfond

Quatrième de couverture :

Dans la chaleur étouffante d'un Sahara de tous les dangers, passion, mensonges et trahisons. Et si l'amour n'était qu'un mirage ? Un voyage plein de rebondissements au cœur d'un Maroc inattendu, avec le plus captivant des guides : Douglas Kennedy.
Robyn le sait, son mari Paul est loin d'être parfait. Artiste fantasque, insouciant, dépensier, ce jouisseur invétéré a du mal avec les limites du quotidien. Le couple s'aime encore mais la crise couve. Sans compter la question des enfants. Robyn en veut un, Paul est d'accord. Mais le temps presse, et rien ne se passe...

Pourquoi pas un voyage au Maroc ? Changer d'air, prendre le temps de vivre, se redécouvrir, et faire enfin ce bébé qui leur manque tant.

Sur place, la magie opère : Paul se remet à peindre et Robyn à espérer. C'est alors qu'une nouvelle tombe, un secret révélé, si lourd, si explosif qu'il dévaste tout. Et Paul disparaît.

Folle de douleur, terrifiée à l'idée de perdre celui qu'elle ne peut s'empêcher d'aimer, Robyn va se lancer à sa recherche. Une quête qui la conduira au bout d'elle-même...


Mon avis sur le livre :

J'avais hâte de lire le dernier roman de Douglas Kennedy, ayant lu il y a 3 mois Cinq Jours qui m'avait beaucoup plu. C'est donc le deuxième roman de l'auteur que je découvrais. Sous ces aspects un peu plus policier, le roman parle finalement plus de quête et de dépassement de soi.

On rencontre Robyn, une femme approchant de la quarantaine, mariée depuis 3 ans à Paul, un homme de facilement 15 ans son aîné. Elle s'épanouit dans son travail d'expert-comptable tandis que son mari donne des cours d'arts à l'université, tout en vendant à côté ses œuvres dans une galerie de Buffalo. Entre eux, ça a toujours été la passion qui a primé sur les défauts de l'un et de l'autre dont celui imposant de Paul qui a un problème avec l'argent. Après une légère crise conjugale, Paul propose à Robyn de partir en Afrique du Nord pendant l'été, afin de se retrouver dans un lieu différent. Mais les choses ne vont pas tourner exactement comme elles étaient prévues. 

J'ai directement accroché au personnage de Robyn : c'est une femme qui veut toujours aider les autres, les faisant parfois passer avant elle-même, se culpabilisant parfois alors même qu'elle n'y est pour rien. Elle a du mal à accepter que l'autre soit fautif sans se blâmer elle-même. Et pourtant, malgré cet aspect fragile de sa personnalité, on ne peut nier en lisant ce livre qu'elle est forte, à travers tout ce qu'elle va vivre. Elle va rester fidèle à Paul pour tenter de le sauver. Paul, au contraire, m'a agacée : il ne la mérite pas et même quand un grand secret est révélé il fait tout pour qu'elle soit en tort. C'est un homme qui n'a pas confiance en lui et qui à travers ses écrits de journal semble un peu détester sa femme pour son ambition. 

La plume de l'auteur m'a encore conquise : il nous entraîne directement avec lui et au début on ne sait pas où l'on va, puis la révélation du secret nous captive et nous transporte dans un tourbillon d'aventures. Quand le secret a été révélé, je n'ai pas lâché de la journée le livre, et je l'ai fini en soirée. Car si le premier secret est révélé, on va de révélations en révélations dans ce roman. Deux jours pour le lire, c'était vraiment addictif.

J'ai beaucoup aimé le fait que Douglas Kennedy arrive à se mettre à la place d'un personnage féminin et à nous retranscrire vraiment ce qu'une femme peut ressentir. D'ailleurs, son livre valorise la femme, que ce soit celle américaine ou africaine. Et puis j'ai aussi beaucoup aimé l'influence de la culture française, les clins d’œil, les jeux de mots que fait l'auteur (lui parlant si bien le français).

Alors même que le dernier livre que j'ai lu se déroulait aussi en Afrique mais du sud (Ashford Park), ce roman trace les traits d'une Afrique différente, plus civilisée, plus urbaine, mais aussi une Afrique de la mer et du Sahara. On voyage donc de Essaouira à Casablanca, puis de Ouerzazate à Tata.  

J'ai trouvé ce livre plus sombre que le précédent que j'avais lu de l'auteur, celui-ci ne nous cache pas la violence sous diverses formes.

Je termine cette chronique par quelques citations du roman qui m'ont énormément touchée et font écho à mes pensées :

-"Nous projetons sur autrui ce dont nous avons besoin et dont nous manquons à un moment précis de notre existence".
-"N'est ce pas extraordinaire, cette capacité que nous avons à nous persuader qu'une relation que nous savons pourtant condamnée pourra, comme par magie, s'améliorer ?".
-"On ne connaît jamais totalement l'autre. Ni même vraiment soi-même, d'ailleurs".
-"Est-ce qu'on voit la réalité, ou seulement ce qu'on veut voir ?".

Ma note :

4.5/5. Un très beau livre sur le dépassement de soi, et le fait d'essayer de mieux se comprendre.