Quatrième de couverture :
À
6 ans, Lavinia, orpheline irlandaise, se retrouve esclave dans une
plantation de Virginie : un destin bouleversant à travers une époque
semée de violences et de passions...
En 1791, Lavinia perd ses parents au cours de la traversée les emmenant
en Amérique. Devenue la propriété du capitaine du navire, elle est
envoyée sur sa plantation et placée sous la responsabilité d'une jeune
métisse, Belle. Mais c'est Marna Mae, une femme généreuse et courageuse,
qui prendra la fillette sous son aile. Car Belle a bien d'autres soucis
: cachant le secret de ses origines, elle vit sans cesse sous la menace
de la maîtresse du domaine. Ecartelée entre deux mondes, témoin des
crimes incessants commis envers les esclaves, Lavinia
parviendra-t-elle à trouver sa place ? Car si la fillette fait de la
communauté noire sa famille, sa couleur de peau lui réserve une autre
destinée.
Mon avis sur le livre :
Je dois dire que j'avais hâte de lire un livre des éditions Charleston, leurs couvertures me faisant toujours de l’œil et leurs résumés historique accrocheurs. J'avais gagné ce livre au meet-up de BrodyBooks et Tartinneauxpommes. Je remercie Parle leur de romans (ici) pour avoir lu ce livre en lecture commune avec moi, j'ai beaucoup aimé partager avec elle. Vous pouvez cliquer sur "ici" pour voir sa chaine YouTube et découvrir ses vidéos, son blog et son facebook.
On découvre Lavinia, petite fille blanche ayant perdue ses parents, qui va travailler sur une propriété de Virginie en 1791 avec des domestiques noirs. Cette originalité du récit m'a directement interpellée, j'avais hâte de voir comment cette petite fille allait s'en sortir.
Lavinia a été un personnage que j'ai apprécié mais sans plus, j'ai eu une tendance à la préférer quand on la voit jeune dans le roman car elle est beaucoup plus insouciante et rebelle que quand elle grandit. Elle a un franc-parler qui m'a souvent fait rire, elle ne ment pas mais dit. Plus tard je trouve que ces qualités s'estompent pour laisser place à une femme moins sûre d'elle et soumise. Les domestiques qui l'accompagnait tout au long du livre m'ont plus touchés : ils ont chacun leur passé, leur façon de voir les choses mais l'accueillent à bras ouvert. Belle, la jeune femme qui la recueille va la prendre sous son aile tandis que Mama Mae va devenir pour Lavinia sa confidente, Papa Georges son papa de substitution, leurs filles Fanny et Beattie de très bonnes amies. On a deux mondes qui se détachent pour les domestiques : ceux qui vivent dans la cabane en face de la propriété et travaillent pour les maîtres de la demeure et ceux qui travaillent dans les champs et vivent dans les cases plus loin (ils ont une vie beaucoup plus difficile).
L'écriture de l'auteur m'a plut : les chapitres se lisent facilement, on est plongé dans le décor même si parfois il m'a manqué quelques descriptions, la plume est facile à lire, le style est assez addictif. Bref, tout était à peu près fait pour que j'aime ce roman, ce qui n'a malheureusement pas été le cas.
En effet, si ce livre semblait poignant par rapport à sa quatrième de couverture, il a été pour moi bouleversant (mais dans le mauvais sens du terme). Je voulais m'accrocher aux personnages qu'on nous présentait au fil des pages mais chacun mourrait. Il arrivait parfois qu'en 10 pages on ait perdu deux personnages. Et les morts présentés étaient parfois difficilement supportable. Moi qui suis quelqu'un qui arrive à faire la part des choses avec les livres, à garder de la distance même devant des choses horribles, j'ai eu beaucoup de mal avec ce roman. Je ne compte pas le nombre de fois où en plein milieu d'un chapitre j'ai du fermer le livre, respirer 5 minutes pour pouvoir le reprendre par la suite. C'était trop triste. Plusieurs fois les larmes me sont montées aux yeux et ce livre m'a plongée dans une petite déprime. Si on regarde mon émotion d'une autre manière on peut se dire que c'est bien que le roman m'ait touché à ce point, mais c'était trop et cela m'a empêchée d'apprécier ma lecture et les messages que l'auteur voulait nous faire passer.
Au-delà de la tristesse de l'histoire, certains passages sont violents. La réalité nous est mise sous les yeux, l'auteur a eu le courage d'écrire sur le côté obscur d'une résidence du XVIIIème avec ces viols, ces punitions extrêmes. Là aussi c'était toujours trop pour moi. Ce livre n'est pas à mettre entre n'importe quelles mains, il faut être âgé pour le lire. Je n'ai pu m'empêcher de faire la comparaison avec L'invention des ailes de Sue Monk Kidd que j'avais lu dernièrement (portant sur le même sujet) et malgré la tristesse de ce roman il y avait aussi énormément d'espoir, les choses étaient présentées différemment.
Si les éditions Charleston présentent ce livre comme "une histoire déchirante mais pleine d'espoir", je suis d'accord avec le début de la phrase mais pas avec la fin. L'espoir n'est que dans les dernières pages. Les personnages semblaient voués à leur destin comme ceux d'une tragédie au théâtre.
Encore une fois, je regrette comme pour L'invention des ailes que les notes de l'auteur n'ait pas été placées en début de roman pour mieux comprendre l'objectif de la rédaction d'un tel ouvrage. En effet si l'auteur écrit cette histoire, c'est qu'elle a restauré une bâtisse en Virginie et en se promenant un matin sur la colline (après la découverte d'une carte portant l'inscription "La colline des Nègres" avec la photo de sa propriété), elle a eu envie de refaire vivre l'histoire de ce lieu. Je reconnais qu'elle a fait un très bon travail de restitution et de recherche sur l'époque avec plein de détails sur les conditions de vie, la manière de travailler des domestiques, la relation avec les maîtres. C'est d'ailleurs peut-être parce que le décor m'a réellement plongé dans l'histoire que j'avais du mal à faire la part des choses avec mes émotions. C'est là où la question que je me pose est : quand on lit un livre est-ce que c'est pour voir la réalité des choses ou pour au contraire y échapper ?
Vous aurez donc compris que ce livre m'a trop bouleversée, que j'ai du mal à mettre des mots dessus. Je suis sûre qu'il peut plaire à énormément de monde mais je pense l'avoir lu dans un moment où je n'avais pas la tête à lire des choses tristes et le roman m'a donc paru interminable.
Ma note :
2,5/5.
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