jeudi 3 septembre 2015

Mirage - Douglas Kennedy - Editions Belfond

Quatrième de couverture :

Dans la chaleur étouffante d'un Sahara de tous les dangers, passion, mensonges et trahisons. Et si l'amour n'était qu'un mirage ? Un voyage plein de rebondissements au cœur d'un Maroc inattendu, avec le plus captivant des guides : Douglas Kennedy.
Robyn le sait, son mari Paul est loin d'être parfait. Artiste fantasque, insouciant, dépensier, ce jouisseur invétéré a du mal avec les limites du quotidien. Le couple s'aime encore mais la crise couve. Sans compter la question des enfants. Robyn en veut un, Paul est d'accord. Mais le temps presse, et rien ne se passe...

Pourquoi pas un voyage au Maroc ? Changer d'air, prendre le temps de vivre, se redécouvrir, et faire enfin ce bébé qui leur manque tant.

Sur place, la magie opère : Paul se remet à peindre et Robyn à espérer. C'est alors qu'une nouvelle tombe, un secret révélé, si lourd, si explosif qu'il dévaste tout. Et Paul disparaît.

Folle de douleur, terrifiée à l'idée de perdre celui qu'elle ne peut s'empêcher d'aimer, Robyn va se lancer à sa recherche. Une quête qui la conduira au bout d'elle-même...


Mon avis sur le livre :

J'avais hâte de lire le dernier roman de Douglas Kennedy, ayant lu il y a 3 mois Cinq Jours qui m'avait beaucoup plu. C'est donc le deuxième roman de l'auteur que je découvrais. Sous ces aspects un peu plus policier, le roman parle finalement plus de quête et de dépassement de soi.

On rencontre Robyn, une femme approchant de la quarantaine, mariée depuis 3 ans à Paul, un homme de facilement 15 ans son aîné. Elle s'épanouit dans son travail d'expert-comptable tandis que son mari donne des cours d'arts à l'université, tout en vendant à côté ses œuvres dans une galerie de Buffalo. Entre eux, ça a toujours été la passion qui a primé sur les défauts de l'un et de l'autre dont celui imposant de Paul qui a un problème avec l'argent. Après une légère crise conjugale, Paul propose à Robyn de partir en Afrique du Nord pendant l'été, afin de se retrouver dans un lieu différent. Mais les choses ne vont pas tourner exactement comme elles étaient prévues. 

J'ai directement accroché au personnage de Robyn : c'est une femme qui veut toujours aider les autres, les faisant parfois passer avant elle-même, se culpabilisant parfois alors même qu'elle n'y est pour rien. Elle a du mal à accepter que l'autre soit fautif sans se blâmer elle-même. Et pourtant, malgré cet aspect fragile de sa personnalité, on ne peut nier en lisant ce livre qu'elle est forte, à travers tout ce qu'elle va vivre. Elle va rester fidèle à Paul pour tenter de le sauver. Paul, au contraire, m'a agacée : il ne la mérite pas et même quand un grand secret est révélé il fait tout pour qu'elle soit en tort. C'est un homme qui n'a pas confiance en lui et qui à travers ses écrits de journal semble un peu détester sa femme pour son ambition. 

La plume de l'auteur m'a encore conquise : il nous entraîne directement avec lui et au début on ne sait pas où l'on va, puis la révélation du secret nous captive et nous transporte dans un tourbillon d'aventures. Quand le secret a été révélé, je n'ai pas lâché de la journée le livre, et je l'ai fini en soirée. Car si le premier secret est révélé, on va de révélations en révélations dans ce roman. Deux jours pour le lire, c'était vraiment addictif.

J'ai beaucoup aimé le fait que Douglas Kennedy arrive à se mettre à la place d'un personnage féminin et à nous retranscrire vraiment ce qu'une femme peut ressentir. D'ailleurs, son livre valorise la femme, que ce soit celle américaine ou africaine. Et puis j'ai aussi beaucoup aimé l'influence de la culture française, les clins d’œil, les jeux de mots que fait l'auteur (lui parlant si bien le français).

Alors même que le dernier livre que j'ai lu se déroulait aussi en Afrique mais du sud (Ashford Park), ce roman trace les traits d'une Afrique différente, plus civilisée, plus urbaine, mais aussi une Afrique de la mer et du Sahara. On voyage donc de Essaouira à Casablanca, puis de Ouerzazate à Tata.  

J'ai trouvé ce livre plus sombre que le précédent que j'avais lu de l'auteur, celui-ci ne nous cache pas la violence sous diverses formes.

Je termine cette chronique par quelques citations du roman qui m'ont énormément touchée et font écho à mes pensées :

-"Nous projetons sur autrui ce dont nous avons besoin et dont nous manquons à un moment précis de notre existence".
-"N'est ce pas extraordinaire, cette capacité que nous avons à nous persuader qu'une relation que nous savons pourtant condamnée pourra, comme par magie, s'améliorer ?".
-"On ne connaît jamais totalement l'autre. Ni même vraiment soi-même, d'ailleurs".
-"Est-ce qu'on voit la réalité, ou seulement ce qu'on veut voir ?".

Ma note :

4.5/5. Un très beau livre sur le dépassement de soi, et le fait d'essayer de mieux se comprendre.

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