mardi 26 juillet 2016

L'Aliéniste - Caleb Carr - Editions France Loisirs

Quatrième de couverture :

New York, le 3 mars 1896. Un adolescent prostitué homosexuel est retrouvé égorgé, le corps lacéré, les yeux arrachés, la main droite tranchée, les organes génitaux découpés et enfoncés dans la bouche. Devant l'indifférence générale face au meurtre d'un marginal, Theodore Roosevelt, alors préfet de police, fait appel à ses amis Laszlo Kreizler, aliéniste, et John Schuyler Moore, chroniqueur criminel, pour traquer le meurtrier. Peu à peu, Kreizler commence à cerner la psychologie du tueur. L'étau se resserre, mais l'homme se moque d'eux, les provoque, et fait de nouvelles victimes. 

Mon avis sur le livre :

C'est Axelle de la chaîne La parenthèse d'Axelle (ici) qui m'avait conseillé ce livre il y a quelques temps de ça. Je me suis donc plongée intriguée dans ce roman, et en en sachant peu, à part que l'histoire se passait en 1896 à New York.

Rapidement je me suis retrouvée dans un décor bien décrit, à la fin d'un siècle et au tournant d'un autre. Le New York de l'époque nous emporte, on se balade à travers les rues et les lieux connus. On sent que l'auteur a de nombreuses connaissances sur cette ville et qu'il les partage avec son lecteur.

Toute l'histoire se fait sous le point de vue de John, ce qui nous entraîne dans une enquête sordide où des enfants sont retrouvés mutilés. J'ai trouvé que la façon dont l'enquête se développait au cours du livre était progressive, on assistait à toutes les réunions, tous les pas à pas et les obstacles auxquels se heurtaient l'équipe en charge de celle-ci. Je me suis d'ailleurs rapidement attachée à tous les personnages qui me sont devenus familiers : Théodore, le préfet, Laszlo, l'aliéniste, Sara, la jeune enquêtrice pleine de fougue, les frères Isaacson et leurs méthodes modernistes, Cyrus, Stevie, Mary...

J'ai aussi beaucoup aimé le fait que l'auteur met le doigt sur l'influence de la société, des politiques et financiers sur une enquête policière. Car la résolution de celle-ci passe par la mise en avant de faits peu glorieux, qu'il est dure d'assumer pour une ville en plein chamboulement, qui va bientôt devenir Le Grand New York.

Pour la première fois de ma vie, j'ai lu un thriller qui m'a vraiment dégoutée, qui m'a donnée mal au cœur, l'envie de vomir face à la violence et la barbarie du meurtrier. J'ai parfois du m'arrêter à certains passages pour respirer.

L'auteur m'a fait me poser des questions sur la limite entre fiction et réalité : en effet il parle de personnages qui ont existé (Roosevelt qui, plus tard, sera président des États-Unis) avec des dates qui correspondent, et l'enquête devient alors plus prenante.

Si j'ai énormément aimé le roman, quelques aspects m'ont gênée. D'abord, j'ai trouvé un paradoxe au style de l'auteur : s'il sait mettre le suspense et nous faire tourner les pages, j'ai parfois eu la sensation d'un trop plein, d'une lourdeur dans l'écriture. Et pourtant, l'auteur n'est pas blâmable sur ce point puisque cet aspect de son roman s'explique par la richesse et la profusion de connaissances sur l'époque mais aussi sur les méthodes d'enquêtes policières (telle que par exemple celle de Alphonse Bertillon que j'avais étudié en cours d'histoire, et que j'ai été étonnée de retrouver dans le roman).

J'ai été déçue de ne pas voir une relation se développer plus entre John et un autre personnage, j'attendais une romance qui n'est pas venue.

Et la fin m'a aussi un peu désarçonnée car j'étais dans l'attente d'un énorme retournement de situation qui n'est jamais venu. Je pensais vraiment que l'auteur allait jouer avec le lecteur, mais il s'est contenté de garder le meurtrier qui était désigné plus de 200 pages avant.

Ce fut donc pour moi une belle lecture mais qui par certains défauts, ne m'a pas totalement convaincue.

Ma note :

3,5/5. Pas totalement convaincue.

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