Quatrième de couverture :
Entre 1914 et 1918, la Grande Guerre a fauché près de dix millions
d’Européens. La mort de masse fut souvent une mort sans sépulture,
privant les survivants du corps de leurs proches. Ainsi a-t-elle souvent
suscité des deuils interminables, dont la trace n’est pas tout à fait
effacée, aujourd’hui encore, un siècle après la fin des combats. Ces cinq récits de vies endeuillées renvoient aux portraits
jaunis conservés dans nos familles, au souvenir des femmes vêtues de
noir, à une mémoire de la souffrance pudiquement enfouie : la nôtre.
Mon avis sur le livre :
Si ce livre historique est arrivé entre mes mains, c'est tout simplement car je l'ai choisi en sujet pour un exposé que je rendrais fin février. En effet, je suis en licence Histoire et ce semestre nous étudions la période contemporaine du début XXe siècle avec ses guerres mondiales. Je ne comptais pas vous parler de ce livre au départ car je pensais qu'il ne serait qu'historique et hors sujet par rapport à mon blog, or, il m'a touché énormément lors de ma lecture, je savais alors qu'il fallait absolument que j'en fasse une chronique littéraire.
Stéphane Audouin-Rouzeau est un historien spécialiste de la Première Guerre Mondiale, frère de Fred Vargas, romancière connue. Il nous livre ici cinq deuils différents, cinq morts de la guerre, cinq points de vue de celle-ci. C'est en historien qui a écrit ce livre et pourtant on lit celui-ci comme un roman littéraire. Un roman littéraire fort parce qu'il est témoignage et que l'on sait que ce qui y est écrit est vrai, a eu lieu.
Le style de l'auteur est simple, il énonce les faits historiques, ses idées. Pourtant, malgré le fait que ce soit lui qui nous conte les récits, on a tendance à l'oublier. En effet, il s'efface souvent pour laisser la parole aux victimes, celles qui souffrent du deuil et de la mort de leur proche : il cite les journaux intimes personnels, les lettres échangées, les interviews données. Bref, il nous plonge dans l'histoire, nous emporte avec lui dans son récit : la simplicité de son style rend encore plus vives les émotions de ceux poignardés par la perte d'un membre de leur famille.
J'ai énormément été touchée par tous les récits mais en particulier par le premier, celui d'un soldat anglais mort en France et du deuil de sa fiancé, Vera Brittain. Je me suis retrouvée à de nombreuses reprises les larmes aux yeux, devant refermer quelques secondes le livre pour supporter le récit, pour accepter la mort et la souffrance qu'endurait Vera. Les mots que Vera écrivait dans son journal sur la mort en elle-même m'ont touché en plein cœur, de part mon expérience personnelle.
Je n'ai pu qu'admirer toutes les figures féminines mises en avant par l'auteur : une fiancé, une sœur, une grand-mère, une mère qui se bat pour rapatrier le corps de son fils, une épouse qui se bat pour la réhabilitation de son mari.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de témoignages, encore moins de livres sur la guerre mondiale. Résumer une période en quelques récits
c’est aussi dans l’autre sens se rendre compte qu’on ne peut pas connaître tout
ce qui s’est passé pendant la période, qu’on ne peut pas analyser l’histoire de
chaque individu sur Terre, une sélection doit être faite et il faut se limiter.
Stéphane Audouin-Rouzeau estime qu’il n’y a pas besoin de conclusion à ces
récits de deuils : ceux-ci parlent d’eux-mêmes. Ce livre m’a donc énormément plu car il permet de nous
rappeler d’évènements passés tout en mettant des noms sur des personnes, ce qui
nous les rend plus familier. Ce livre honore bien un des devoirs fondamental de
l’Histoire : celui de la mémoire.
Ma note :
4,5/5. Touchant et poignant.
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