Quatrième de couverture :
Madame Bovary : Le jour où la belle et jeune Emma épouse Charles Bovary, médecin timide et besogneux, commence en apparence, une histoire simple et provinciale sous le règne de Louis-Philippe. Chacun, dans ce monde, ne se soucie que de son argent et de son rang... Au cours d'un bal, Emma qui découvre la bonne société et ses fastes, s'éloigne peu à peu de la bonhommie médiocre de son mari... Elle se réfugie dans ses rêves et se laisse séduire. Coquette, multipliant les dettes et les amants sans pour autant trouver le bonheur. Perdue, ruinée, elle va chercher une issue pour échapper à la honte de sa vie gâchée...
Notre-dame de Paris : Premier roman de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris relate la destinée tragique d'une jeune gitane, Esmeralda, dans le Paris du XVe siècle. Victime de l'amour passionnel qu'elle inspire à trois hommes - Quasimodo, le sonneur de cloches de Notre-Dame, l’infâme archidiacre Frollo, le jeune capitaine Phoebus de Châteaupers - Esmeralda incarne l'héroisme romantique qui imprègne toute l'oeuvre du grand écrivain français.
Mon avis sur la BD :
Je dois dire que cette collection de BD me tentait pas mal par son concept : l'adaptation de classiques connus en dessins afin de les rendre plus abordables à ceux qui n'aiment pas la littérature classique ou à ceux qui n'osent pas s'y lancer. Cependant, ma chronique va être compliquée à rédiger car je vais critiquer des classiques que je n'ai découvert que par l'image : je ne connais pas directement l'écrit de l'auteur, les critiques que je vais faire seront donc peut-être infondées sur certains points et il faudrait que je lise directement les classiques découverts ici pour avoir une réelle opinion dessus. Ma motivation première en achetant cette BD était surtout de découvrir le roman de Madame Bovary puisqu'il a été adapté au cinéma en octobre.
Je dois dire que les planches de la BD sont très agréables à feuilleter : on a un côté beaucoup plus campagnard tirant sur le marron-vert pour les dessins de Madame Bovary alors que ceux de Notre-Dame de Paris alterne entre sombre (noir, rouge) et jour (coloré). Le dessin est fin, précis sur certaines planches et plus flou sur d'autres : en clair c'est une BD agréable à lire avec un réel travail exécuté dessus.
J'ai aimé découvrir deux classiques à la fois, mais pour des personnes qui aiment lire, on reste sur notre fin. J'ai regretté que certains passages de Madame Bovary semblent coupés, je sentais qu'il y avait quelque chose qui manquait et parfois je me perdais dans l'histoire parce que je ne comprenais pas comment tel ou tel personnage était apparu. Pour Notre-Dame de Paris, l'histoire m'a semblé plus compréhensible. Cependant mon impression globale est qu'il manquait l'écriture directe de l'auteur, peut-être aurait-il fallu que le roman soit adapté avec plus de planches, sachant qu'ici pour chaque roman on a 40 pages de BD. Je compte donc découvrir un jour ces romans en intégralité en lisant directement le classique, pour le roman de Notre-Dame de Paris cela ne devrait pas tarder d'ailleurs.
J'ai très peu accroché à l'histoire de Madame Bovary : cette femme m'a énervé dans son attitude. En effet, si elle trouve d'abord dans Charles Bovary un bon parti et une écoute, une intelligence rare, elle va vite s'ennuyer de son quotidien avec lui et lui être infidèle. Il est vrai qu'à l'époque (XIXe siècle) le divorce n'était pas envisageable comme à l'heure actuelle : cela excuse-t-il son infidélité ? Je ne crois pas. Je pense que Flaubert a voulu à travers ce personnage nous montrer qu'on peut vite être malheureux dans la vie : le bonheur c'est à nous de le construire. Ici Madame Bovary se laisse aller à la facilité : elle rêvasse d'autres hommes, perd son argent dans des frivolités... Il est vrai que le lecteur peut se dire pendant un temps : la faute vient tout simplement de Charles Bovary qui la délaisse et lui accorde peut-être moins d'attention. Oui mais, je pense clairement que Madame Bovary a aussi ses torts. Si l'attitude du personnage principal ne m'a donc pas plu, j'espère découvrir un jour le roman de Flaubert qui nous fait nous poser de bonnes questions : est-ce que le coupable est toujours celui le plus évident ?
J'ai énormément aimé Notre-Dame de Paris que ce soit dans les personnages, l'époque (XVe siècle), le lieu (Paris). L'histoire est tragique en elle-même et la fin ne fait qu'appuyer ce côté dramatique. Mais Hugo choisit de nous montrer des personnages du bas peuple : ceux qui sont dans les rues, qui vivent de mendicité. Et à l'opposé un archidiacre, dirigeant de Notre-Dame, vivant correctement. Oui, mais l'argent ne se trouve pas spécialement dans le bonheur : celui-ci va tomber amoureux d'Esmeralda, comme deux autres personnages du roman. Esmeralda est, elle, éprise de Phoebus : c'est là sa seule erreur finalement. Car c'est une femme dont j'ai admiré le caractère : elle préfère la mort à la soumission, elle est forte et jusqu'à l'échafaud elle ne changera pas de position. Hugo met en avant aussi le fait que sous les traits les plus laids on peut trouver bien plus que dans un physique raffiné. Découvrir le roman intégral me tente énormément maintenant, je veux voir plus en détails le style de l'auteur au-delà de l'histoire et voir la façon dont il va mettre en scène le XVe siècle, la part de recherche historique qu'il a implanté dans son roman.
J'ai donc apprécié la lecture de cette BD mais je me retrouve quasiment plus frustrée de ne pas m'être tournée directement vers les classiques en eux-mêmes. Je suis une lectrice de littérature, pas de BD au final. Cependant le concept est bien et peut permettre d'ouvrir la littérature à des personnes qui en ont peur.
Ma note :
3,5/5. Bien mais j'aurais du directement me tourner vers les romans écrits.
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