samedi 11 juillet 2015

Paper Towns - John Green - Editions Speak

Quatrième de couverture :

Quentin Jacobsen has spent a lifetime loving the magnificently adventurous Margo Roth Spiegelman from afar. So when she cracks open a window and climbs into his life - dressed like a ninja and summoning him for an ingenious campaign of revenge - he follows. After their all-nighter ends, and a new day breaks, Q arrives at school to discover that Margo, always an enigma, has now become a mystery. But Q soon learns that there are clues - and they're for him. Urged down a disconnected path, the closer he gets, the less Q sees the girl he thought he knew...

Ma traduction :

Quentin Jacobsen a passé l'intégralité de sa vie à admirer secrètement de loin la magnifique aventurière qu'est Margo Roth Spiegelman. Quand soudainement elle ouvre sa fenêtre et s'incruste dans sa vie - habillée en ninja et le suppliant d'une ingénieuse campagne de vengeance - il la suit. Après la fin de cette longue nuit et les jours suivants, Q revient à l'école pour découvrir que Margo, qui est toujours une énigme, est devenue un mystère. Mais Q apprend rapidement qu'il y a des indices - et qu'ils sont pour lui. Se précipitant sur un chemin semé d'embûches, plus il s'approche, moins il comprend la fille qu'il croyait connaître...

Mon avis sur le livre :

Ayant lu Nos étoiles contraires en français que j'avais peu apprécié, j'avais peur de me lancer dans un second John Green. Tout simplement parce que quand on commence un second livre d'un auteur que l'on a pas vraiment aimé on se dit que c'est sa dernière chance. Je me suis donc dis qu'il fallait que je le redécouvre une seconde fois en anglais et pas en français car il arrive parfois que la traduction française nous empêche d'accrocher avec un auteur.

Ici on découvre Quentin Jacobsen qui vit à Jefferson Park en Floride. Du plus loin qu'il se souvienne il a toujours été amoureux de sa voisine Margo Roth Spiegelman. L'histoire commence alors qu'il est en dernière année de lycée et proche de la cérémonie de la remise des diplômes. Un soir il entend un bruit à sa fenêtre : ce n'est autre que Margo qui vient le chercher pour passer une nuit entière avec lui dans des aventures rocambolesques avant de disparaître au matin et ne plus donner signe de vie. Quentin va donc essayer de la retrouver sur un chemin semé d'embûches qui l'amènera à se comprendre mieux lui-même.

Je dirais qu'au niveau de la forme du livre l'écriture de l'auteur est mieux en anglais qu'en français. Son style est simple mais très original car il emploie des termes auxquels on ne s'attend pas pour qualifier les choses. C'est surtout qu'il a sa propre vision du monde et s'appuie souvent sur d'autres auteurs, ici plus particulièrement sur Whitman qui est un poète. C'est d'ailleurs une marque de fabrique de l'écrivain : il semble obsédé dans chaque livre par un auteur qu'il essaye de comprendre au fil des pages qu'il écrit afin de révéler sa propre vérité et sa propre façon d'analyser celui-ci. C'est ce qui est assez déroutant : on ne voit pas parfois où il veut en venir puis tout d'un coup on comprend. 

Je ne pense pas que les livres qu'à écrit John Green soit fait pour nous plaire. Et c'est pour ça que je n'ai pas compris cet auteur quand j'ai lu Nos étoiles contraires : il y avait quelque chose de triste, de dérangeant et de frustrant dans la fin, le fait de ne pas savoir totalement.  Le fait est qu'avec Paper Towns j'ai ressenti la même chose mais différemment. Ce livre ne m'a pas totalement plut mais il y avait quelque chose de vrai dans le message qui était passé, quelque chose qu'on n'est pas prêt à voir mais qui est mis sous nos yeux. John Green retourne les mots de Whitman qui disait pouvoir se mettre à la place d'une personne en s'effaçant soi-même alors que Quentin n'y arrive pas. C'est là la grande réalité : on peut tout faire pour ressentir et être comme la personne devant nous mais nous n'arriverons jamais à être elle. 

Malgré quelques longueurs au milieu du livre l'histoire est pleine de suspense et même la fin entrecoupée en heures est stressante. On a peur de ne jamais revoir Margo et on a peur de ce qui peut arriver à nos personnages. Même s'ils sont fait de papier. Et à la fin de la route John Green nous met une grande claque en nous faisant comprendre que c'est à nous de continuer l'histoire, à nous de savoir prendre du recul sur les personnages. 

J'ai donc vu ce livre comme un voyage de l'enfant à l'adulte. C'est une sorte de métaphore du chemin qu'il faut faire pour gratter sous la surface d'une personne et voir plus loin. Il ne faut pas chercher dans les romans de John Green à lire une histoire, il faut surtout apprécier le message qui en ressort et c'est ce que j'ai compris avec cette seconde lecture de l'auteur. Même si je suis frustrée de la fin, j'ai trouvé qu'il y avait de la poésie et de la justesse dans les propos de John Green. Il sait voir au-delà des choses pour en apprendre sur soi-même. J'ai eu l'impression d'avoir la même morale que dans le livre de Cinq jours de Douglas Kennedy : il est dure de comprendre les autres parfois car on ne se comprend pas nous-mêmes totalement et il ne faut pas croire que ce que renvoie une personne est ce qu'elle est, c'est ce qu'elle veut nous montrer.

Ma note :

4/5. Beau message, un livre qui nous fait réfléchir sur les autres mais surtout sur nous.

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