vendredi 10 avril 2015
Snobs - Julian Fellowes - Editions Le Livre de Poche
Résumé :
Quand Edith Lavery, une jeune roturière pleine d'ambition, conquiert le coeur d'un des célibataires les plus convoités de l'aristocratie anglaise, le comte Charles Broughton, sa mère et elle sont folles de joies. Une fois devenue comtesse Broughton, Edith ne tarde pas à se lasser des interminables parties de chasse et des thés de bienfaisance chapeautés par sa terrible belle-mère, Googie. C'est alors qu'elle tombe dans les bras de Simon Russell, un acteur de seconde zone...
D'une intrigue classique à mi-chemin entre Cendrillon et Madame de Bovary, Julian Fellowes tire une satire réjouissante des moeurs de l'aristocratie anglaise.
Mon avis sur le livre :
Je suis tombée sur ce livre par un grand hasard : je l'ai reçu offert lors d'une opération deux livres achetés, un troisième offert. J'avoue que directement en lisant la quatrième de couverture j'ai été attirée par ce côté classe riche anglaise. Étant une fan de la série Downton Abbey, je n'avais que plus envie de me plonger dans cet univers même si l'histoire se passe dans les années 1990 (le livre n'est pas très clair sur la date) alors que ladite série commence en 1914.
Dès les premières pages on découvre un narrateur personnage de l'histoire, on ne sait pas très bien qui il est mais on sait qu'il va prendre part dans l'histoire contée. J'avoue que le choix de l'auteur pour le narrateur m'a surprise car cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre avec un narrateur qui était présent mais ne pouvait nous raconter l'histoire que de son point de vue. D'un autre côté j'ai apprécié de ne pas pouvoir tout savoir car cela créait un suspense et on était objectif sur l'affaire qui allait se dérouler.
J'ai tout simplement adoré le style de l'auteur qui se prêtait totalement à ce livre : à la fois détaché, ironique et développé. Son écriture nous fait vraiment réfléchir sur l'aristocratie anglaise, on se pose des questions et on voit comment les familles aristocratiques déplacent leur pions et sont de parfaites stratèges matrimoniales. Le mariage est un enjeu important : c'est lui qui détermine tout.
Edith Lavery est une jeune femme ayant connu peu d'hommes et qui rêve de se marier avec quelqu'un de riche qui saura subvenir à ses besoins. Au fond, elle a toujours été poussée dans ce sens par sa mère : celle-ci a toujours voulu monter les échelons de la société. Quand Edith rencontre Charles Broughton elle voit en lui l'homme qu'elle a toujours attendu, à la fois pour elle-même mais aussi pour sa famille. Mais malgré un mariage qui semble réussit, elle va être attirée par un autre homme car Charles s'avère plus ennuyeux que ce qu'elle avait pensé. Ou plutôt, car la nuance est importante, le monde qui entoure Charles est ennuyeux : on lui avait toujours dépeint le monde des aristocrates comme celui de la fête et des cérémonies mondaines, or elle va se retrouver dans une toute autre vie.
Julian Fellowes porte donc notre réflexion sur les attitudes humaines et l'envie de toujours avoir plus, l'insatisfaction constante mais aussi le pardon. Edith va jouer pour s'élever dans un monde qu'elle croit connaître mais qui lui est totalement inconnu, elle a pourtant face à elle un homme qui quoique peu intelligent lui porte un amour inconditionnel. L'auteur nous montre donc que c'est là où l'on attend le moins les choses qu'on les trouve. De plus, sa critique sur les aristocrates est claire mais nuancée : alors qu'on pense au début du livre que Lady Uckfield (mère de Charles) est une snob qui par des phrases mielleuses jette tout son ressenti, on s'attache à elle dans les dernières pages quand elle essaye de protéger son fils. Les personnages de l'auteur sont donc complexes : ils nous surprennent jusqu'au bout et cela nous rappelle que l'image que les autres renvoient d'eux n'est pas celle qu'ils sont vraiment. J'ai vraiment eu l'impression de me glisser dans les pensées d'un acteur car le narrateur et l'auteur sont acteurs tous les deux : on finit par se demander à la fin du livre si ce que nous raconte Julian Fellowes n'est pas quelque chose qu'il a vraiment vécu.
Au final j'ai adoré ce livre parce qu'il m'a réellement fait réfléchir sur l'humain et les apparences. C'est une lecture qui change et j'essayerai de lire l'autre livre de l'auteur qu'il a publié en 2014 nommé Passé Imparfait.
Ma note :
4.5/5. Un quasi coup de coeur.
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